Écrit par Alassane Cissé, envoyé spécial à Koutiala.
La capitale de l’or blanc (région de Koutiala) a abrité lundi 05 juin 2023, le lancement officiel de la 24ème édition de la quinzaine de l’environnement sous les thèmes retenus à savoir au niveau international : Pour la Journée mondiale de l’Environnement, 05 juin :<< Des solutions durables à la Pollution plastique ». Pour la Journée internationale de lutte contre la désertification et de la sécheresse, 17 juin : << Femme. Sa Terre. Ses Droits ». Cette importante cérémonie de lancement était présidée par le directeur général de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD), M. Allassane Ba, en présence du gouverneur de la région, le général Abdoulaye Cissé, du maire de la commune urbaine de Koutiala, des notabilités, partenaires et ainsi que plusieurs acteurs du secteur de l’environnement.
Dans son mot de bienvenue, le maire de la commune urbaine de Koutiala a rappelé que les populations de la capitale de l’or blanc sont aujourd’hui fières et heureuses pour grade respectifs le choix porté sur leur ville pour abriter la 24ème édition de la quinzaine de l’environnement . Il a exprimé toute sa reconnaissance et toute sa profonde gratitude aux autorités de la Transition pour ce choix hautement stratégique. Il dira qu’en effet, Koutiala, capitale de l’or blanc, est le deuxième centre excellence, dispose de trois forêts classées sur une superficie cumulée industriel du Mali et la région, zone agrosylvopastorale par de 11.335 hectares. Malgré ce potentiel reluisant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. « La Région de Koutiala est en proie à des contraintes environnementales se manifestant par une déforestation accélérée, une pollution chimique des sols par les engrais de synthèse, une pollution plastique à cause des emballages et sachets et une prolifération des déchets solides due à l’absence de zones industrielles aménagées » a-t-il indiqué. Prenant la parole, le gouverneur de la région de Koutiala, le général Abdoulaye Cissé dira que l’Environnement est loin d’être l’Affaire du seul ministère de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable, mais un problème mondial. Des aléas climatiques, des catastrophes écologiques et naturelles, des conflits à nos portes, un contexte international perturbé, ce sont toute une flopée de facteurs exogènes sur lesquels nous n’avons aucune emprise qui nous ont assaillis. En conséquence, certains écosystèmes sont en voie de dégradation plus ou moins irrémédiable ; la désertification et la déforestation s’étendent sur toute l’étendue de notre territoire. Ce sont ces raisons pour lesquelles la Quinzaine de l’Environnement qui est une campagne de communication pour le changement de comportement s’est fixé trois objectifs : Développer un espace partenarial et festif en vue de préserver notre patrimoine naturel commun, en relevant les défis de la désertification, de l’érosion, de la diversité biologique, de l’insalubrité, de la gestion écologique des déchets, du contrôle des pollutions et du réchauffement de la planète ; Construire un partenariat entre toutes les parties prenantes : Pouvoirs Publics, Collectivités Territoriales, Société Civile, Secteur Privé, Partenaires Techniques et Financiers, Universitaires, Chercheur ; Renforcer notre engagement collectif et individuel par l’adoption de comportements quotidiens adéquats nécessaires à l’amélioration de la qualité de notre cadre et de notre environnement à travers l’information sur les enjeux et les défis environnementaux auxquels notre pays est confronté. Pour lui, les deux thèmes seront déclinés en activités concrètes par la commission régionale d’organisation : à travers des expositions sur les bonnes pratiques de protection de l’environnement, des conférences, des visites de terrain, une campagne de reboisement, une campagne d’assainissement, manifestations sportives et socioculturelles…
Pour le gouverneur, la délocalisation des activités dans la région de Koutiala est la manifestation d’une volonté clairement affichée par le département en charge de l’environnement en vue d’associer tous les citoyens au débat sur les problématiques relatives aux questions environnementales et à l’amélioration de leur cadre de vie. Dans son allocution marquant le lancement officiel des activités, le directeur général de l’Agence pour l’Environnement et du Développement Durable, M. Allassane Ba a d’abord expliqué que la quinzaine de l’environnement, leur initiative commune au service de la protection de l’environnement, a aujourd’hui vingt- quatre ans d’âge. A chacune de ces éditions, sur une période de quinze jours, l’évènement a permis d’attirer l’attention des citoyens sur des réalités particulières, comme l’accélération de la destruction du couvert végétal et des sols, l’ensablement des cours d’eau, les modes de consommation énergétique inappropriés, l’intérêt de la gestion durable des terres, l’adaptation à la problématique des changements climatiques… Pour y faire face, le directeur a rappelé que Mali a ratifié plusieurs Accords Multilatéraux sur l’Environnement et mis en place un cadre juridique, politique et institutionnel adéquat. Vingt-quatre ans durant, la Quinzaine de l’Environnement est aujourd’hui devenue une campagne de communication pour le changement de comportements sur la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, dans notre pays. Au-delà de la quinzaine, notre ambition est de pérenniser cette campagne de communication et de sensibilisation dans le seul but de faire du civisme environnemental une réalité dans l’esprit de tout un chacun. Le directeur Allassane Ba a aussi souligné que l’édition 2023 de la Quinzaine de l’Environnement vient magnifier encore une fois deux dates importantes inscrites dans l’agenda environnemental international à savoir : – «Des Solutions durables à la pollution plastique», pour la Journée mondiale de l’Environnement, le 05 juin et ; «Femme. Sa Terre. Ses Droits», pour la journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse, le 17 juin. « Ces deux thèmes étroitement liés résonnent comme un vibrant appel pour l’amélioration du cadre de vie et la gestion rationnelle des ressources naturelles. Ils sont assez révélateurs des problématiques environnementales et écologiques du monde contemporain, qui touchent tous les pays des cinq continents du monde. A cet égard, le thème de la Journée mondiale de l’Environnement est un appel à combattre la pollution plastique sous toutes ses formes et à trouver des solutions définitives et inclusives au phénomène. En effet , nous sommes conscients que la pollution plastique est aujourd’hui une problématique réelle dans nos villes et nos campagnes » a martelé le directeur avant d’ajouter que : « Nous voulons évoquer ici la contamination de l’environnement et de notre milieu de vie. La pollution plastique représente une menace réelle pour la santé des populations. C’est véritablement un tueur invisible qui peut toucher chacun d’entre nous, au cours de nos activités de tous les jours. L’une des solutions durables est de favoriser la mise en œuvre des politiques efficaces contre la pollution plastique. Une autre repose sur l’émergence d’une économie circulaire, efficiente, inclusive et propre et davantage axée sur la réutilisation et le recyclage des matières plastiques et la promotion de sachets biodégradables » a-t-il indiqué. Il a signalé que le thème de la Journée internationale de lutte contre la désertification et la Sécheresse est un appel à l’investissement direct dans l’avenir des productrices et des exploitantes. Il exhorte l’humanité toute entière à s’investir pour l’égalité d’accès du genre à la propriété foncière. Les femmes sont des actrices incontournables dans les efforts mondiaux visant à réduire et à inverser la tendance à la dégradation des terres. Pour leur permettre d’être plus productives, il est impératif, nécessaire et indispensable que les droits fonciers des femmes et l’accès équitable et sécurisé des femmes à la terre soient garantis dans tous les pays du monde. Il dira qu’à l’instar des autres pays sahéliens, notre pays le Mali, est confronté à de multiples défis environnementaux qui créent des coûts nouveaux, aggravant les problèmes existentiels de développement. A la lumière des thématiques de cette année, le choix de la région de Koutiala pour abriter la Quinzaine de l’Environnement est d’une pertinence remarquable. «Cette région nous rappelle que nous n’avons qu’une seule terre dont les ressources sont limitées, car elle porte les stigmates de la dégradation des ressources naturelles sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs comme l’érosion des sols, les inondations, la pollution des cours d’eau, la dégradation des sols, la déforestation » a laissé entendre le directeur de l’AEDD. Selon lui, la tenue de cette 24ème édition de la Quinzaine à Koutiala, se justifie par la volonté clairement affichée du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable d’accompagner l’opérationnalisation de cette nouvelle région, mais aussi et surtout de relever les défis environnementaux, à travers l’implication de l’ensemble des acteurs à la campagne de communication en faveur de la protection de l’environnement. Notre combat doit impulser l’action des services gouvemementaux, des collectivités territoriales, du secteur privé, de la société civile, à s’engager davantage vers un mode de vie plus propre, plus vert et plus durable en harmonie avec la nature. « Durant tout le long de cette 24ème édition, nous devrions mettre en évidence les solutions durables à la pollution plastique et en particulier les contributions des femmes à la gestion durable de la pollution plastique. Nous devrions informer et sensibiliser les populations à l’impact disproportionné de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse sur les femmes et les filles et aux obstacles qu’elles rencontrent dans la prise de décision sur les questions foncières » a déclaré le directeur. La quinzaine de l’environnement 2023 permettra l’adoption de nouvelles approches plus judicieuses et respectueuses de l’Environnement. Il a profité de l’occasion pour remercier au nom du Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable l’ensemble des autorités administratives, politiques et coutumières de la Région de Koutiala pour leur engagement et détermination dans l’organisation de l’événement. Il a aussi remercié les populations de Koutiala pour l’accueil enthousiaste et chaleureux à la hauteur de l’hospitalité légendaire du peuple malien.