Mali:Arcanes politiques : Rôle et place de la femme dans la consolidation de la paix, de la démocratie et de la gouvernance.

Écrit par Alassane Cissé.

Le Mali constitue une écrasante majorité des femmes qui jouent un rôle déterminant et prépondérant dans le développement.  Elles ont été les avant-garde de la nation malienne à travers leur combativité et leur abnégation depuis l’avènement de la démocratie. Aujourd’hui malgré que le pays traverse depuis des années une crise multiforme et multidimensionnelle, ces braves continuent de se hisser au premier rang afin de contribuer au développement du Mali.

Il faut au préalable signaler que les femmes maliennes constituent le pilier de la famille, d’où le fondement d’une nation ancestrale. En faisant un regard rétrospectif, force est de constater que les femmes jouaient un rôle depuis les temps immémoriaux à savoir participer à la gestion de la famille et en apportant un élan de solidarité envers leurs maris pour l’établissement des enfants et la prise en charge des rations alimentaires. À cette époque, existait un faible taux de représentativité dans les fonctions nominatives et électives. Aujourd’hui après trente (30) ans de pratique démocratique, notre pays a connu des avancées significatives dans la politique du genre, car conscient que la femme doit être au même rang social que l’homme, compte tenu des contextes sociopolitiques et économiques du Mali.  

Cependant, en raison de leur rôle traditionnel de responsables du foyer, on décourage la participation des femmes maliennes à des activités qui les éloignaient de la maison, limitant ainsi le temps qu’elles pourraient consacrer à des engagements politiques. Plusieurs organisations civiques qui travaillent à la promotion de l’égalité des femmes et de leurs droits fondamentaux ont identifié les principaux obstacles à la participation des femmes à la politique. Selon certaines sources, un plus grand nombre de femmes s’est présenté aux élections à l’Assemblée Nationale aux scrutins de 1997 comparé aux élections législatives qui avaient eu lieu cinq ans auparavant. En conséquence, dix huit (18) femmes, ce qui représente 8% des 147 membres de la législature, siègent maintenant à l’Assemblée nationale. Ce qui est encore plus positif, c’est la participation des femmes aux élections communales qui ont eu lieu à différents intervalles en 1998 et en 1999. Les scrutins communaux donnent aux femmes l’occasion de faire campagne et d’avoir un poste électif près de chez elles et de leur famille, ce qui peut éventuellement atténuer certains des facteurs qui dissuadent la participation électorale. 

De plus, la nature-même des élections communales les rend moins intimidantes pour les femmes politiciennes apprenties qui peuvent ainsi surmonter plus facilement des défis dans un cadre familier et découvrir leurs capacités à avoir une influence positive sur les problèmes de leur communauté immédiate. Bien que la majorité des femmes qui ont remporté des élections communales représente la coalition du parti au pouvoir, leur présence bien visible en tant que femmes dans le contexte de la structure du pouvoir politique fournit un message convaincant qui dit que les femmes sont à leur place dans la politique au Mali. Un tel modèle professionnel dans une société traditionnelle est susceptible d’inspirer d’autres femmes à organiser des activités civiques dans leur communauté ou à se présenter à des élections communales, ce qui pourrait ouvrir la voie aux femmes pour se présenter à des élections de plus grande envergure lors des scrutins  présidentiel et législatif à venir. 

En mars 1999, l’Institut Démocratique National des USA (National Democratic Institute, NDI) a lancé un programme pour aider les Maliens à bâtir des institutions stables, bien organisées, reposant sur des bases très variées, qui seraient les fondements d’une société pluraliste et d’une culture civile forte. Dans le cadre de cet effort, le NDI s’est engagé à promouvoir la participation équitable des femmes à la politique et au gouvernement. Le soutien à une participation accrue des femmes à la direction politique se situe dans la logique du mandat du NDI qui est de renforcer la nature inclusive et le caractère représentatif des institutions démocratiques dans le monde entier. 

Le 26 mars 1991, le Mali tourne une page de son histoire suite à un Mouvement démocratique populaire ayant conduit à l’avènement de la IIIème République. Un mouvement dans lequel les femmes maliennes ont joué un rôle de tout premier plan, inédit et surprenant compte tenu de la place jusque-là assignée à celles-ci en politique dans ce pays. La politique ici comme dans la majorité des pays en voie de développement, est en pratique la chasse gardée des hommes. Ils tiennent les femmes à bonne distance et ne leur accordent que des accessits. Comme l’énonce si bien une dame : «Les hommes nous considèrent comme  des animatrices de campagne, voire du bétail électoral». Il faut aussi rappeler que plusieurs réformes ont été faites et des normes ont été votées  à la faveur des femmes pour leur participation active et dévouée dans la consolidation de la paix, de la démocratie et de la bonne gouvernance au Mali. C’est dans cette que les autorités du pays ont adopté la loi 2015 sur le genre fixant l’l’accession des femmes dans les fonctions nominatives et électives. En plus le pays a aussi connu des résolutions pour l’agenda des femmes. Toutes ces réformes ont permis aux femmes maliennes d’occuper des hauts postes de responsabilité du pays.

En définitive, nous dirons que de longs chemins parcourus au regard de tout ce qui a été fait afin de donner une bonne représentativité dans les instances de prise de décisions. Nonobstant des soubresauts, beaucoup sont réalisés en faveur des femmes pour qu’en plus de leur statut de femmes au foyers puissent également participer dans la consolidation de la paix et la bonne gouvernance au Mali.

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