Mali : Zoom sur Amaïshata Salamanta : À la rencontre d’une véritable amazone de la culture !

Originaire du village de Kabara à plus d’une dizaine de kilomètres de la ville de Tombouctou sur le fleuve Niger. Issue de la communauté des « Bozos  » des « pêcheurs  » , Amaïchata quitta Tombouctou pour aller chercher sa vie à Bamako. Incroyable histoire de cette femme autodidacte qui finit par devenir une professionnelle intercontinentale du théâtre malien. 

Recueillie par son père adoptif, Adama Traoré, Président de l’Association culturelle Acte Sept, comédien, auteur, metteur en scène et acteur culturel. Amaïshata Salamanta, puisque c’est elle qu’il s’agit, est venue de loin pour être de ce qu’elle est aujourd’hui à travers sa persévérance dans le travail,  son ultime sacrifice, sa passion pour la culture et surtout avec le soutien inconditionnel de Adama Traoré.  À son tour, elle réccupère des enfants de la rue et les forme dans le domaine de la culture afin qu’ils puissent entreprendre et s’épanouir. C’est pour connaître davantage le parcours exceptionnel de cette jeune femme dévouée et passionnée par son travail, que votre groupe Mehari-Post  s’est entretenu avec Maïshata Salamanta.


Autodidacte  et pur produit du grand monument de la culture malienne Adama Traoré, Maïshata Salamanta a été recueillie par « Acte Sept ». Illettrée au départ et vivant au bord du fleuve Niger à Kabara, dans la région de Tombouctou,  grâce à Adama Traoré,  la jeune « Bozo » s’est installée à Bamako pour s’intéresser aux théâtres, danses, contes et devinettes. Elle s’est bien formée par Adama Traoré et est aujourd’hui conteuse au sein de l’Institut Français de Bamako. Elle apprend les jeunes le théâtre, les danses, les contes et ainsi qu’elle contribue beaucoup dans la lutte contre la radicalisation. Il faut reconnaitre que Maïshata Salamanta ne s’est pas seulement limitée à elle seule et elle s’est résolument engagée à aider les jeunes qui vivent dans le désespoir afin qu’ils réussissent leur vie. Selon Maïshata Salamanta,  elle est artiste comédienne, conteuse et musicienne car elle joue  quelques instruments de musiques comme le balafon, le N’goni…Lors de son entretien, elle a d’abord rappelé qu’elle s’est retrouvée  dans l’art par pure passion. N’ayant pas été l’école française, notamment à l’école d’art, comme l’Institut National des Arts (INA), Maïshata Salamanta s’est lancée dans le conte avec le soutien de la femme d’Adama Traoré (Une autre icône de la culture malienne) qui l’a beaucoup aidé. Selon l’artiste comédienne,  elle s’est facilement adaptée au conte grâce à sa tante du village qui leur racontait des contes dans le village permettant aux enfant d’apprendre la vie  et d’être mieux éduqués. C’est grâce à cette bonne éducation de sa tante du village qu’elle a vite appris l’art.

Aujourd’hui elle a réalisé qu’elle pourrait aider d’autres jeunes qui sont dans le besoin, dans la même situation qu’elle est passée. Elle a beaucoup travaillé avec les jeunes de Sabalibougou, car elle leur racontait des contes qu’ils aimaient, notamment les filles qui venaient de Tombouctou, de Diré et de Mopti. Elle a organisé deux grandes éditions dédiées la « Nuit de la fraternité » et le fonds  récolté au cours de ces éditions a permis à ses protégés d’être un peu à l’abris du besoin. C’est à partir de là et grâce au sage conseil de son père adoptif, Adama Traoré, qu’elle a créé une association afin de  chercher de partenaires pour financer les projets de l’association. Elle dira qu’avec le projet « Donko Ni Maya », elle a pu former cinquante (50) jeunes dont 38 filles et 12 garçons. Sur ce nombre, dix (10) meilleurs jeunes ont été sélectionnés et une vingtaine d’ateliers ont été fait afin que ces dix meilleurs jeunes soient à la hauteur. Il faut signaler que Maïshata Salamanta se bat corps et âme ou encore bec et ongle pour faire récupérer ces enfants de la rue. Elle a rappelé que même s’ils n’arrivent pas à se rencontrer souvent (lui et les jeunes), il existe un groupe WhatsApp auquel ils se communiquent pour parler de leur projet. Selon la jeune artiste, elle a gagné toute son expérience étant au Mali, malgré qu’elle a été en France pour d’autres formations avec Adama Traoré. Pour Maïshata Salamanta, elle a vécu de ce qu’elle est en train d’enseigner aux jeunes. Pour Maïshata Salamanta, elle doit une fière chandelle à Adama Traoré quu l’a été un véritable père pour elle et qui l’a aidé dans tout ce qu’elle entreprend dans le milieu de la culture. Elle a souligné qu’elle est aujourd’hui indépendante et que c’est elle qui prend  toutes les charges de sa famille depuis 2012 à  nos jours. C’est dans cette dynamique qu’elle s’est fixée comme objectif d’apporter sa contribution en venant au chevet des enfants défavorisés afin qu’ils puissent réussir dans la vie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top