Écrit par Alassane Cissé.
À l’occasion de la 34ème édition de la journée mondiale dédiée aux droits de l’enfant sous le thème « Protection des enfants en période de crise », la cité des enfants sise à Niamakoro a abrité ce samedi 25 Novembre 2023, la journée récréative en faveur des enfants déplacés internes, des réfugiés et des communautés hôtes vulnérables. Cette journée est organisée par la coopération allemande GIZ à travers le projet de renforcement socio-économique des personnes déplacées internes des réfugiés et des communautés hôtes vulnérables du Mali. L’ouverture de la cérémonie s’est déroulée en présence du représentant du maire de la commune VI de Bamako, du représentant du chef de quartier, du représentant de l’ambassade d’Allemagne au Mali, la Présidente du Parlement des enfants, la représentante des personnes déplacées, Mlle Amanita Coulibaly, de la directrice générale de la cité des enfants et de Koumaré Amina représentante du Ministre de la Promotion de la Femme de l’enfant et de la famille.
La journée mondiale des droits de l’enfant est l’occasion de rappeler que chaque enfant a le droit de grandir dans un environnement sûr, entouré d’amour et de soutien. Les personnes déplacées internes, les réfugiés et les communautés hôtes vulnérables partagent ce même rêve pour leurs enfants. C’est dans cette optique que le projet de renforcement socio-économique des personnes déplacées internes des réfugiés et des communautés hôtes vulnérables s’engage envers la protection et le bien être des enfants, en particulier ceux qui sont touchés par la crise multidimensionnelle du Mali. Cette cérémonie de la journée a été marquée par plusieurs interventions.
Selon Aminata Coulibaly, la représentante des personnes déplacées, dira qu’ils vivent à la cité des enfants depuis presque trois ans avec très peu de jouissance de leurs droits, Ils sont affectés sur le plan physique et surtout psychologique. Originaires de la région de Kayes et plus précisément du cercle de Diéma. Ils se sont déplacés en compagnie de leurs parents pour fuir le conflit inter-ethnique né des considérations culturelles. « Victimes de violence physique et émotionnelle dans leur milieu de vie habituel, ces enfants se sont vus arrachés de leurs communautés respectives et de toutes les opportunités d’épanouissement qui leur étaient destinées sur place. Nombreux parmi eux demeurent hantés de souvenirs pas du tout enviables. Car, ils ont vu leurs pères entrain d’être frappés à sang, leurs frères se faire luncher et il se sont vu eux mêmes insulter, humilier, discriminer et exclus de l’école pour avoir tout simplement dit non à cette croyance archaïque injustifiée et obscurantiste » a-t-elle déclaré.
Elle a signalé que ces enfants ne demandent aujourd’hui que le retour dans leurs communautés, jouer avec leurs pairs, pouvoir aller à l’école sans aucune peur, bénéficier d’une meilleure prise en charge sanitaire et une réhabilitation juridique, en un mot, bénéficier de leurs droits sans aucune forme d’exclusion à leur égard.
Prenant la parole, le représentant de la GIZ, Abdoul Salam Maïga dira que le projet qu’ils mènent vise à renforcer le tissu socio- économique des personnes déplacées internes, des réfugiés et des communautés hôtes vulnérables. « Nous sommes pleinement conscients des défis auxquels ces populations sont confrontées au quotidien, et nous nous efforçons de créer des opportunités qui favorisent leur autonomie et leur résilience Cependant, en ce jour particulier, nous devons accorder une attention particulière aux enfants, car ils représentent l’avenir et le cœur même de nos aspirations collectives », a-t-il signalé avant d’ajouter que les enfants, qu’ils soient déplacés, réfugiés ou membres de communautés hôtes vulnérables, méritent un environnement sûr, éducatif et nourrissant. Pour lui, leur droit à l’éducation, à la protection et à la participation doit être respecté et soutenu. « Ainsi, dans le cadre de notre projet, nous mettons en place des initiatives spécifiques visant à garantir l’accès des enfants à une éducation de qualité, à promouvoir leur bien-être psychosocial et à les intégrer activement dans la vie communautaire » a laissé entendre Abdoul Salam Maïga. Il a rappelé que le PAPSE est un projet de renforcement de la participation socio-économique des personnes déplacés internes, des réfugiés et des communautés hôtes vulnérables au Mali, un projet qui est mise en œuvre de la GIZ et mandaté par la coopération allemande. Il est cofinancé par le Ministère fédéral de la coopération économique et du développement et Affaires Mondiales Canada. Le PAPSE intervient dans 5 régions du Mali, y inclus Bamako, notamment les régions de: Ségou, Mopti, Kayes, Gao et dans l’agglomération de Bamako.
« En tant que membres de cette grande famille humaine, nous avons la responsabilité commune de travailler main dans la main pour garantir que ces rêves se concrétisent. Au nom de la directrice du projet et de toute l’équipe, je tiens à exprimer notre gratitude envers toutes les personnes présentes aujourd’hui, ainsi qu’envers nos partenaires et collaborateurs dévoués. Ensemble, nous pouvons faire une réelle différence dans la vie de ces enfants, en construisant un avenir où leurs droits sont respectés et leurs talents nourris » a conclut le représentant de GIZ.
Dans son discours marquant l’ouverture de la journée, la directrice générale de la cité des enfants, Mme Koumaré Amina Cissé a aussi expliqué que cette journée revêt un caractère particulièrement significatif, car elle rappelle la nécessité impérieuse de protéger et de promouvoir les droits fondamentaux de chaque enfant, ou qu’il se trouve. Selon, ce 34ème anniversaire est placé sous le thème PROTECTION DES ENFANTS EN PERIODE DE CRISES en raison du contexte que connait notre pays. Elle a souligné que la protection de l’enfant a toujours été une priorité pour les plus hautes autorités de notre pays. La ratification de l’ensemble des conventions et textes en faveur des enfants témoignent la volonté et l’engagement des pouvoirs publics à créer des conditions propices pour l’épanouissement des enfants. Cette activité qui regroupe (une centaine) des enfants déplacés internes, refugiés, des communautés a deux objectifs entre autres : Savoir que les tous enfants ont les mêmes droits et tous participent à la célébration ; Permettre à cette catégorie d’enfants de s’épanouir comme les autres, même s’ils sont déjà confrontés aux défis de la croissance et du développement à cause des déplacements forcés dus à des conflits et autres crises. Elle a présenté toute sa reconnaissance envers GIZ et le projet de renforcement de la participation socio-économique des déplacés internes et des communautés hôtes vulnérables au Mali (PAPSE) qui a rendu possible cette cérémonie. Selon la directrice, le projet PAPSE représente une lueur d’espoir pour ces enfants déplacés internes et leurs familles. En investissant dans l’éducation, et en créant des opportunités économiques, le projet contribue à restaurer la dignité et l’espoir au sein de ces communautés vulnérables. Elle a profité de son discours pour inviter à l’ensemble des acteurs du domaine de l’enfance pour renforcer leur engagement envers les droits des enfants en General ceux des enfants déplacés internes et refugiés en particulier.
Il faut signaler qu’après le cérémonial, la fête s’est déroulée en plein air et les enfants se sont divertis à travers des activités ludiques et la grande Kermesse. Certains déplacés internes et réfugiés ont exprimé leur sentiment de satisfaction par rapport au soutien de la direction de la cité des enfants et le département en charge de la Promotion de la Femme de l’enfant et de la famille pour les efforts louables dans le cadre de la protection des enfants.