Mohamed Ag Ahmedou.
La 23ème édition de la Biennale Artistique et Culturelle a démarré jeudi le 06 juillet dernier à Sudu Baba (Mopti) ou (maison du père), sous la haute présidence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, en présence des membres du gouvernement, du Conseil National de Transition, des autorités administratives de la région, des délégations et des troupes venues des différentes régions du pays pour prendre part à cette grande messe de la culture malienne. Le thème retenu de cette édition 2023 : »Le Mali, une histoire commune, une seule nation, un même destin » est évocateur d’un pays qui se retrouve à la recherche d’une paix durable, d’une cohésion sociale, du vivre-ensemble et d’une communion fraternelle entre les différentes communautés.
Rappelons qu’après une interruption de plusieurs années, les artistes maliens se sont retrouvés dans la venise malienne pour promouvoir leur culture diversifiée. Ce grand moment de communion intervient dans un contexte très difficile pour le pays, mais avec la création de nouvelles régions administratives du Mali. Durant dix (10) jours, les troupes de chaque région administrative du Mali continueraient de prester sur scène en lançant des messages de paix, de la cohésion sociale, du vivre-ensemble et de la réconciliation nationale. Pour cette circonstance, de grandes activités sont en train d’être menées à Mopti à travers un vaste programme mis en place par la commission d’organisation de la biennale artistique et culturelle. Rappelons d’abord que le Mali est plongé depuis plusieurs années dans une crise multiforme et multidimensionnelle et qui a profondément secoué tous les secteurs d’activités économiques. La région de Mopti était considérée comme l’épicentre de la crise et qu’en plus de l’insécurité grandissante s’ajoutait aux conflits intercommunautaires entre les dogons et les Peuhls. Ce sont des raisons qui avaient également freiné l’artisanat, le tourisme et de bien d’autres activités. C’est dans cette dynamique que depuis leur arrivée au pouvoir, les autorités de la transition n’ont ménagé aucun effort pour relancer la biennale artistique et culturelle du Mali afin de réconcilier tous les maliens dans un esprit de cohésion sociale et du vivre-ensemble ensemble.
Force est reconnaître que la recherche de la paix et de la stabilité passe nécessairement par cette manifestation culturelle à laquelle le Président feu Modibo Keïta a légué au peuple malien. Les troupes doivent concourir dans les disciplines suivantes : Ensemble instrumental, solo de chant, pièce de théâtre, musique d’orchestre, danse traditionnelle, chœur et ballet à thème. Au menu de la Biennale artistique, cette année, il y aura, aussi, des innovations dans l’exposition d’objets d’art, des conférences-débats, des colloques et un symposium. À cela s’ajoutent les jeux concours, les marionnettes et contes, l’exposition artisanale, la cuisine des communautés et les visites guidées constituent la particularité de cette 23ème édition . L’objectif de ces innovations est de maximiser l’apport de ces nouvelles disciplines à la promotion et à l’enrichissement du patrimoine culturel. À signaler aussi que l’organisation de cette édition de la Biennale artistique et culturelle à Mopti, montre que le Mali, pays des hommes d’honneur, est résilient et reste debout, malgré le contexte sécuritaire difficile et les vicissitudes du moment. Le Mali reste debout et le peuple est confiant en son avenir, déterminé à vaincre les épreuves de la nature. Le Mali est debout sur les remparts de la défense de la patrie malgré les adversités. Il reste debout grâce à sa culture millénaire porteuse de valeurs comme celle d’être un » facteur de cohésion sociale « , de « brassage des populations » grâce notamment à son hospitalité légendaire, à sa culture qui mène au rendez-vous du donner et du recevoir. Les soirées de compétition des troupes régionales et du District de Bamako ont suscité un fort engouement auprès des populations de la Venise malienne et des festivaliers. Les troupes régionales continuent d’émerveiller le public dans la salle des spectacles Sory BAMBA de Mopti.
Le constat majeur avec les performances des nouvelles régions est que le découpage territorial a favorisé l’émergence de nouvelles expressions culturelles et de nouveaux genres musicaux des terroirs, de danses traditionnelles et subséquemment, l’éclosion de nouveaux talents. Une telle exposition n’aurait pu être possible avec le format ancien du fait des spécificités de ces nouvelles régions mais aussi de la diversité culturelle qui les sous-tendent.
Par ailleurs, la troupe du Burkina Faso qui participe à cette édition en tant que celle du pays invité d’honneur, donc hors compétition, a également donné une belle prestation, en présence des deux ministres en charge de la Culture du Mali et du Burkina Faso. La délégation du pays des hommes intègres a démontré tout le bien que l’on pense de ce pays, en fusionnant comme un tout avec les troupes régionales présentes à cette édition de la Biennale à 20 régions. Au regard de l’organisation de la biennale artistique et culturelle du Mali en 5ème région est un choix qui n’est pas fortuit et qui dénote que le centre constitue le véritable point de départ pour un Mali nouveau uni avec tous ses fils et ses filles dans le cadre de la consolidation de la paix et de la réconciliation.
