Mali:La troupe de Ségou monte sur le podium de la 23ème édition à la fin de la biennale artistique.

Écrit par Alassane Cissé avec Mohamed Ag Ahmedou.

-Vivement la prochaine édition à Tombouctou

Les rideaux de la 23ème édition de la Biennale Artistique et Culturelle du Mali sont tombés ce Dimanche 16 juillet 2023, en 5ème région. Durant 10 jours, la Venise malienne a vibré au rythme des manifestations culturelles à savoir : danses, solo, sketchs, ballets traditionnels accompagnés des messages de paix, de cohésion sociale et du vivre-ensemble.

Ce grand rendez-vous culturel du pays a vu la participation de dix neufs (19) régions administratives du Mali, du district de Bamako et une délégation du pays des hommes intègres (Burkina Faso), comme invitée d’honneur à la biennale. Un événement très attendu par les hommes de culture et qui a gagné le pari de la réussite. La cérémonie de clôture s’est déroulée au stade Barema Bocoum et présidée par le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga en qualité de représentant du Président de la Transition, chef de l’État. C’était en présence de certains membres du gouvernement, notamment le ministre de la culture, Andogoly Guindo, de certains membres du Conseil National de Transition, des autorités administratives et des notabilités de la région.

L’espoir renaît à Mopti, après la reprise de la biennale

Il faut d’abord rappeler que l’organisation de la biennale artistique et culturelle du Mali intervient dans un contexte particulièrement sensible pour notre pays au regard de multiples crises profondes qu’il traverse. La 5ème région était également profondément touchée par l’extrême insécurité qui a paralysé toutes les activités économiques telles que l’Agriculture, l’élevage, la pêche, le commerce, l’artisanat, le tourisme et de bien d’autres.

Aujourd’hui l’espoir renaît à travers la tenue de ce rendez-vous culturel qui a mobilisé tous les dignes fils et filles du pays. Force est de constater aussi que la 23ème édition de la biennale artistique et culturelle du Mali a été rentable pour les commerçants et transporteurs de la région qui a significativement contribué à l’économie de la région. Sur le plan énergétique, les populations de la région souffraient des coupures intempestives de l’électricité, mais les autorités de la transition n’ont ménagé aucun effort pour les satisfaire à travers l’organisation de la biennale. Sur le plan organisationnel, la commission a travaillé d’arrache-pied pour la réussite de la 23ème édition. À signaler que tout s’est déroulé sans incident et les forces de l’ordre ont bien assuré la sécurité tout au long de l’événement. La ville de Mopti (Sudu Baba), connue traditionnellement par son hospitalité légendaire a accueilli très chaleureusement les différentes délégations venues des autres régions administratives du Mali et le district de Bamako.

La troupe de Ségou remporte le trophée de la 23ème édition

Les résultats de la biennale artistique et culturelle du Mali ont été proclamés et la région de Ségou monte sur le podium avec la première place, suivi de la région de Bougouni et de Dioila. À signaler que les autres troupes n’ont pas démérité car elles ont toutes émerveillé le public à travers de belles prestations. Les prix ont été décernés à des personnes et des troupes qui ont participé à la biennale lors de la cérémonie de clôture. Ces prix sont entre autres : la participante la plus âgée est Mme Wallet Finda, 72 ans de la troupe de Ménaka. Le plus jeune participant est Moussa Maïga qui a 2 ans et qui vient de la troupe de San. Le prix du fair play est décerné à Nioro. Le meilleur percussionniste du ballet est Konimba Koné de la troupe de Mopti, le plus jeune instrumentaliste est Goumba Diallo de la troupe de Kayes, le meilleur danseur traditionnel s’appelle Mpussa Guindo de la troupe de Bandiagara et la meilleure danseuse traditionnelle est Moulkoultoun Traoré de la troupe de Tombouctou. Le meilleur orchestre d’animation est la troupe de Kidal et le prix du meilleur chanteur est décerné à Bamako. La meilleure chanteuse revient à l’orchestre de Nara. Le meilleur danseur ballet revient à Ali Taher de la troupe de Taoudénit. Le prix de la meilleure danseuse ballet est décerné à Françoise Dembélé de la troupe de Ségou. En ce qui concerne le solo de chant, la troupe de Dioila remporte la première place, suivie de Taoudénit et de Kita. Le prix du meilleur cœur est décerné à la troupe de Gao qui occupe la première place, suivie de Tombouctou et de Ménaka. La troupe de San est classée première de la danse traditionnelle, suivie de Bougouni et de Douentza. En ce qui concerne l’ensemble instrumental traditionnel, la troupe de Sikasso occupe la première place, suivie de Tombouctou et de Bamako. La troupe de Dioila occupe la première place du ballet, suivie de Kayes et de Bougouni. Sur les prestations des pièces de théâtre, la troupe de Bamako maintient encore sa première place, suivie de Bougouni et de Ségou.

Dans son discours, le Ministre Andogoly Guindo a salué la commission nationale d’organisation et la commission régionale d’organisation de la biennale artistique et culturelle du Mali pour le travail abattu lors de cette 23ème édition. Il a remercié les populations de la région de Mopti pour leur mobilisation et leur soutien sans faille à la réussite de l’événement. « La biennale a été une occasion pour un dogon de la région de Bandiagara de côtoyer son frère de Kidal et un Soninké de la région de Kayes de tendre sa main à un Senoufo de la région de Sikasso » a-t-il déclaré en appelant les maliens à la paix, la cohésion nationale et du vivre ensemble.
Prenant la parole pour la clôture de la biennale, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a rappelé que les participants ont appelé de vive voix à la paix, à la cohésion sociale. « En transcendant toutes vos différences, vous avez partagé des dortoirs, des repas, en frères, en sœurs, en Maliens et vous avez prouvé que le vivre-ensemble est possible dans notre pays. Vous avez dit qu’il faut la paix et que cette paix est possible. Vous avez cru et vous l’avez fait », a-t-il reconnu. Comme le disait un grand penseur : « La culture est la possibilité même de créer, de renouveler et de partager des valeurs, le souffle qui accroît la vitalité de l’humanité. Et l’humanité est un lien à tisser et à réparer lorsqu’il est abimé, un lien en perpétuel devenir que nous avons le devoir d’entretenir. Les rapports entre filles et fils d’une même mère sont comme une broderie que Dieu a tissée sur une toile d’amour ».
Cette biennale a été celle des démentis des préjugés, du scepticisme, mais aussi des clichés spécieusement montés dans le dessein bien formé de galvauder l’image de notre pays, a fait remarquer le Premier ministre. Il n’a pas caché sa satisfaction par la forte mobilisation de tous les acteurs, plus particulièrement les populations de la ville de Mopti et les artistes, qui ont ainsi démontré leur attachement à la culture malienne. Le contexte sécuritaire et le délai de préparation de cette édition n’ont donc pas entamé l’engouement des populations pour cette édition, a dit Choguel K. Maïga. Il s’est également dit satisfait de l’hospitalité légendaire accordée aux milliers de festivaliers qui repartent certainement avec le sentiment d’une joie partagée, et l’espoir de lendemains meilleurs. Choguel K. Maïga a félicité les autorités locales de la région pour la réussite de l’événement. Il a adressé une mention spéciale au Burkina Faso et à la République du Congo, deux pays frères, qui nous ont fait l’honneur de leur amitié, avec une présence remarquable à cette Biennale artistique et culturelle. Il a de ce fait témoigné au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, sa gratitude à tous ceux qui expriment leur solidarité vis-à-vis de notre pays dans ce contexte particulièrement difficile.
Il a surtout salué et encouragé les lauréats de l’édition 2023 de la biennale artistique et culturelle, à toujours inscrire leurs œuvres dans le palmarès de la Biennale artistique et culturelle. A tous ceux qui n’ont pas été primés, il a conseillé de ne pas céder au découragement, car ils n’ont pas démérité. Il n’y a pas de perdant à cette biennale. Il n’y a que des gagnants, car c’est la jeunesse malienne, la culture malienne, bref le Mali qui sort vainqueur de cette manifestation, a-t-il ajouté. Notre pays, le Mali, reste confiant dans les valeurs d’humanisme et de paix longtemps promues au sein de nos communautés. Il a profité de son allocution pour informer que ma prochaine biennale artistique et culturelle du Mali se tiendra dans la cité des 333 saints de Tombouctou.

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