Écrit par Mohamed Ag Ahmedou.
À l’occasion de la fête d’Aid El Kebir (tabaski), notre groupe de médias Méhari-consulting et Méhari-Post est allé à la rencontre d’un excellent tailleur du nom d’Ousmane Konaté, Promoteur de l’atelier « Prince couture ». C’est un jeune couturier malien de 35 ans résidant à Bamako où se trouve son atelier à la cité UNICEF de Niamakoro. Ce spécialiste de la Life Style malienne et africaine est sollicité par une clientèle de marque établie à l’extérieur comme à l’intérieur du Mali par exemple au Canada, aux Émirats, en France, en Chine, à Bamako, à Mopti, kayes, Sikasso, Gaoet Tombouctou. L’entretien était porté entre autres sur : ses parcours dans le métier de couturier, ses styles et ses créations, en passant par les difficultés du métier ainsi que ses exploits dans le milieu de la couture et de la mode. Lisez plutôt.
Méhari-consulting : Présentez-vous à nos lecteurs.
Ousmane Konaté : Je suis Ousmane Konaté, un jeune styliste malien né en Côte-d’Ivoire. Je suis le promoteur de l’atelier « Prince couture», situé à la cité UNICEF, sis à Niamakoro.
Méhari-consulting : Quant est ce que vous avez commencé la couture ?
Ousmane Konaté : Depuis à bas âge, j’ai commencé la couture à Abidjan et je suis venu terminer son apprentissage au Mali ici.
Méhari-consulting : Quels sont ceux qui vous ont aidé à intégrer ce métier, c’est-à-dire ceux qui vous ont appris la couture ?
Ousmane Konaté : Mon patron s’appelait Mohamed Ouattara alias Ouatt qui est un baoulé ivoirien. Il m’a appris ce métier pendant que j’avais à peine 15 ans. En plus de lui, j’avais aussi appris chez un libérian (anglophone) en Côted’Ivoire. À cette époque, j’avais 19 ans.
Méhari-consulting : Vous êtes un grand tailleur qui a participé à de grands salons de couture, de grands événements tels que : festivals, défilés de mode….Comment êtes-vous arrivés à ce niveau ?
Ousmane Konaté : Je me suis lancé dans la mode en 2011. Je suis rentré au Mali en provenance de la Côte d’Ivoire pour ouvrir mon atelier de couture à Bamako. J’ai participé à plusieurs événements de mode.
Méhari-consulting : Parlez nous un peu sur ce qui vous a impressionné dans le monde de la couture ?
Ousmane Konaté : Je suivais beaucoup le styliste nigérien d’origine tombouctienne Alphadi et le styliste ivoirien Patéo qui m’ont beaucoup impressionné par leurs créations, de leur travail bienfait.
Méhari-consulting : Parlez nous sur les festivals de défilés de modes auxquels vous avez participé.
Ousmane Konaté : J’ai participé à trois grands événements de modes à Bamako comme je cite: « C’est Moi la plus Belle », « Miss Bamako 2016 et 2017 » et celui de « Case Saramaya ».
Méhari-consulting : Expliquez nous , à quoi consiste Case Saramaya ?
Ousmane Konaté : En fait, c’est un jeu qui essaie de montrer la valeur de la femme africaine à travers sa beauté par son habillement. Nous avions y à passer trois mois dans cette aventure. Nous étions douze (12) candidats et j’ai été classé troisième. En 2016, j’ai remporté le « Misseli d’or » (aiguille d’or). En 2017, j’ai habillé la MISS Bamako lors du concours de beauté.
Méhari-consulting : Parlez nous de ce métier de couturier. De ce que gagnent les tailleurs auprès de la clientèle. Malgré le contexte économique très difficile, qu’est ce que vous faîtes comme concession auprès de vos clients en tant que quelqu’un de résilient ?
Ousmane Konaté : Il faut d’abord rappeler qu’il y a d’ingratitude dans notre milieu. Tu vas apprendre à quelqu’un jusqu’à ce que ce dernier va s’adapter à ta façon de travailler et un beau jour seulement, et il te lâche sans remord. Et dans mon cas puisque je trouve de la clientèle, je me retrouve dans une situation débordée pour satisfaire chaque client. Souvent mon personnel m’abandonne à cause du fait que chacun part fêté la Tabaski en famille à l’intérieur du pays. Souvent la clientèle, certains le comprennent et d’autres ne le comprennent pas.
Méhari-consulting : Comment voyez-vous du côté de la clientèle ?
Ousmane Konaté : Ça va et je ne me plains pas du côté de la clientèle. Je trouve un terrain d’entente avec le client quel qu’en soit ses moyens. Je m’entends beaucoup avec eux. Chaque client a son style différent. Nous avons aussi de meilleurs tissus qu’on nous envoie de l’Afrique, de l’Europe et un peu partout. Nous avons le Faso Danfani du Burkina Faso, le pagne baoulé de la Côte d’Ivoire, le Bogolan du Mali, le tissu du Sénégal et du Bénin….
Méhari-consulting : Combien d’habits vous pouvez coudre par fête ? Donnez nous une estimation pour les hommes, les femmes et les enfants.
Ousmane Konaté : On ne peut pas donner un nombre exact. Cela dépend des modèles avec la confection que le client doit faire.
Méhari-consulting : Comment vos faîtes pour attirer vos clients par rapport à vos créations ?
Ousmane Konaté : En matière d’attirer la clientèle, j’ai un style modernisé à la technique de l’approche. Je leur propose les différents designs et de styles qui leur vont bien.
Méhari-consulting : Pourquoi vous apprécierez beaucoup les tissus ?
Ousmane Konaté : J’apprécie le tissu car il vient de chez nous et il fait habiller. On peut travailler avec le tissu comme on veut tandis que le Bazin vient d’ailleurs, en Europe, en Asie… La plupart de mes commandes sont des tissus.
Méhari-consulting : Comment vous vous organisez en période des fêtes ?
Ousmane Konaté : Pendant la fête, les clients ne viennent pas à temps jusqu’à la dernière minute où ils se pointent avec leurs habits. Nous nous souffrons aussi avec les coupures d’électricité. Ce n’est pas donc facile de respecter tous les rendez-vous avec les clients.
Méhari-consulting : Quels sont les genres de styles que votre clientèle adore beaucoup ?
Ousmane Konaté : Je fais un style purement africain mais avec une touche européenne. Je travaille avec le pagne indigo de Kita, de pagne baoulé, de Faso Danfani, de Bogolan….Je travaille beaucoup avec nos pagnes traditionnels mais le style européen pour les « Prêts à porter ».
Méhari-consulting : Quels sont les exploits que vous avez fait dans la création qui ont beaucoup impressionné les gens ?
Ousmane Konaté : Je m’inspire beaucoup sur un jeune styliste malien mondialement connu dans le milieu de la couture. Il s’appelle Christ Seydou et il a travaillé avec de grandes personnalités. Je m’inspire beaucoup de ses créations.
Méhari-consulting : Quelle est votre critique sur la fibre des tissus ?
Ousmane Konaté : En ce qui le concerne, on trouve des fois les tissus qui ne sont pas 100% coton et c’est ce qui nous fatigue souvent nous les tailleurs. Dans ce cas, la fibre n’est pas bonne et qui n’est pas de bonne qualité.
Méhari-consulting : Quel est votre message pour qu’il ait satisfaction et que les tissus soient en bonne qualité ? Nous savons qu’il existe de jeunes très talentueux en Afrique, quel est votre message par rapport à cela ?
Ousmane Konaté : Il y a des jeunes talentueux en Afrique. En fait, j’aimerais tant féliciter les jeunes stylistes qui se donnent à créer, car la valeur et le talent comptent en tant que styliste africain.
Propos recueillis par Mohamed Ag Ahmédou.