Écrit par Alassane Cissé.
Le Mali à l’instar de la communauté internationale, a célébré ce mercredi 21 septembre 2022, la Journée Internationale de la Paix. C’est l’Ecole de Maintien de Paix qui a servi de cadre à cette journée commémorative sous le thème : »l’évolution des opérations de paix : Défis et perspectives dans un environnement complexe » avec comme objectif général d’évaluer les doctrines et approches régissant les opérations de paix face à la complexité de l’environnement actuel. L’ouverture des travaux de la cérémonie était présidée par le représentant du Ministre de la défense et des anciens combattants, le général divisionnaire Sidiki Samaké, en présence du directeur général de l’école de maintien de paix Alioune Blondin Bèye, col Souleymane Sangaré, des représentants des organisations internationales et des Nations Unies et ainsi que d’éminentes personnalités.
Rappelons d’abord que chaque année, le 21 septembre, l’organisation des nations unies invite tous les peuples à déposer les armes et à réaffirmer leur volonté de vivre en harmonie les uns avec les autres. Cette aspiration commune est plus que jamais d’actualité. La journée internationale de paix nous exhorte d’agir aussi pour l’égalité afin de mettre fin au racisme et de bâtir la paix. Pour la circonstance, deux interventions ont marqué l’ouverture de la cérémonie.
Dans son mot de bienvenue, le directeur général de l’école de maintien de paix Alioune Blondin Bèye, le col Souleymane Sangaré a d’abord signalé que l’ONU a été créée au nom de la paix, à l’issue de deux guerres mondiales atroces qui ont commencé en Europe. Cette organisation a des objectifs et des principes qui visent surtout à préserver les générations futures du fléau de la guerre. L’un des objectifs est de parvenir à une coopération internationale pour résoudre les problèmes internationaux d’ordre économique, social, culturel, ou humanitaire et de promouvoir et encourager le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous ans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion….Malgré son existence, le monde est, aujourd’hui, confronté au plus grand nombre de conflits violents depuis 1945. Cette dure réalité est le quotidien des opérations de paix des Etats qu’elles viennent appuyer. Selon le directeur, il est important de souligner que, les Nations Unies grâce à leurs capacités de maintien et de consolidation de la paix, continuent de soutenir et de protéger les victimes de guerre, travaillent à bâtir des communautés plus fortes, plus résilientes et plus pacifiques. Il dira que cette journée de célébration est une opportunité de se réunir et d’échanger autour des nouveaux enjeux, défis et perspectives auxquels on doit faire face en tant qu’organisation, institution ou citoyen-acteur au service de la paix. Toutefois, la lutte pour la paix est souvent une tâche sisyphéenne, tant les conflits d’aujourd’hui sont complexes et imbriqués les uns dans les autres. Nous vivons dans un monde où la paix, sans cesse menacée, se dérobe. De nombreux pays, voire des régions entières, sont depuis longtemps en proie à des conflits sans fin. C’est pourquoi les moments comme aujourd’hui, où l’on honore la paix et où l’on réfléchit à l’obligation que l’on a de la défendre et de la faire prospérer, sont particulièrement importants. Pour le directeur général de l’école de maintien de paix Alioune Blondin Bèye, la paix est l’affaire de tous et la clé de tout. C’est elle qui permet l’éducation, C’est elle qui préserve les Nations et les générations du spectre de l’extinction, C’est elle qui consolide l’Etat, C’est par elle que les cultures, les religions et les valeurs existent encore. Sans elle, pas de développement, pas d’avenir, et pas de vie tout simplement. Il a profité de l’occasion pour remercier l’ensemble des organisations internationale, régionale et sous-régionale au Mali pour les actions qu’elles mènent en faveur de la paix et de la sécurité et pour l’appui indéfectible qu’elles apportent aux maliens.
Dans son allocution marquant l’ouverture de la cérémonie, le secrétaire général du ministère de la défense et des anciens combattants, le général divisionnaire Sidiki Samaké dira que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies jouent un rôle déterminant pour ce qui est d’assurer la sécurité et de consolider la paix à travers le monde. Pourtant, le maintien de la paix est confronté à plusieurs défis qui minent sa capacité à remplir ses mandats. Les solutions politiques sont souvent absentes et les missions de paix ont des mandats, le plus souvent inadaptés. Des menaces complexes dans plusieurs environnements provoquent une augmentation du nombre de victime et se blessés. Les missions ont parfois manqué de personnel et d’équipement pour faire face à ces menaces. Les opérations de maintien de paix ont également rencontré des difficultés pour s’acquitter de mandats de protection, pour contribuer à une paix durable à long terme, et pour parvenir à la cohérence avec d’autres acteurs opérant dans les mêmes contextes. Il a rappelé qu’en mars 2000, le secrétaire général des Nations Unies a nommé un Groupe d’étude sur les opérations de maintien de la paix, afin de recenser les défaillances du système existant et de formuler des recommandations spécifiques et réalistes concernant les améliorations à apporter. Le résultat des travaux de ce groupe d’expert, connu sous le nom de rapport Brahimi, a recommandé notamment : Un engagement politique renouvelé de la part des Etats membres ; de profonds changements institutionnels ; un soutien financier accru. Ce que le rapport Brahimi a relevé est toujours d’actualité, les mandats ne sont toujours pas adaptés aux réalités du terrain, malheureusement. Pour le représentant du Ministre, dans un monde d’interdépendance, les intérêts des nations sont liés. Ce qui touche les uns, affecte forcement les autres. Cela nous engage à travailler ensemble, pour trouver des solutions durables aux défis sécuritaires de l’Afrique. La mutualisation des efforts et le multilatéralisme sincère demeurent essentiels à l’atteinte des objectifs de paix, de sécurité et de stabilité en Afrique et dans le monde.