Mali : Portrait des femmes du comité de suivi de l’accord de paix au Mali

Écrit par Mohamed AG AHMEDOU

Ce sixième anniversaire de l’accord de paix au Mali a été marqué par un événement grandiose organisé par ces femmes qui figurent de Novembre 2020 parmi les membres du comité de suivi de l’accord de paix au Mali issu du processus d’Alger signé en Mai et juin 2015 à Bamako.

Le Samedi 19 Juin 2021 les femmes ont offert un déjeuner aux différents acteurs et partenaires dudit accord. La salle de l’hôtel de l’hôtel de l’amitié de Bamako était pleine à craquer de monde.

Ceci est un signe fort qui montre que la femme malienne à un rôle très important dans sa famille et sa société. Il faut reconnaître que ces sociétés sahéliennes ont toujours été protégé par les femmes depuis des siècles d’où ces sociétés sont aux yeux des analystes matriarcales en ce qui concerne la protection contre tous les dangers de vie.

Il faut souligner que ce déjeuner des femmes du CSA a permis de rassembler et les différents acteurs de l’accord de paix ainsi que des partenaires clé à l’accord tels que l’ambassadeur de la république populaire démocratique de l’Algérie chef de file de la médiation , certains ambassadeurs de l’union européenne, le ministre de la réconciliation et trois anciens ministres dont l’ancienne ministre la promotion de la femme de l’enfant et de la famille du Mali ainsi que le coordonnateur de l’observatoire du centre Carter qui est un consultant Premium de la mise en application de l’accord de paix au Mali. Ceci montre à quel point les maliens ont de l’importance au rôle que jouera désormais la femme malienne dans la pacification du conflit au Mali. Pendant plus de 5 ans les femmes du Mali n’ont jamais été inclus au sein du comité de suivi de l’accord de paix au Mali issu du processus d’Alger. Il a fallu attendre la moitié de l’année 2020 pour que les nations unies adoptent la résolution 1325 qui permettra d’ajouter des femmes au CSA et qui participeront à leur premier CSA le 16 Novembre 2020. Ces femmes sont actuellement au nombre de neufs mais trois autres ont annoncé par l’ambassadeur de l’Algérie chef de file de la médiation, qui siégeront dans les mois avenirs au CSA ce qui fera qu’elles seront au nombre de douze au lieu de neuf.

Qui sont ces femmes ?

Nous avons pu rencontrer huit d’entre elles les plus actives et dont voici ci-dessous leurs portraits.

1. MADAME MAÏGA SINA DAMBA :


Elle est considérée par ses camarades au sein du CSA comme la doyenne de toutes de part son parcours à travers son expérience et son charisme. Cette dame originaire de Nioro du sahel obtient une maîtrise en sciences juridiques à l’École Nationale d’Administration de Bamako en 1985.
Elle a été directrice de l’Appui à la Formation et aux Technologies au Mali (AFOTEC Mali) de 1990 à 1994, présidente fondatrice de l’Association de Formation et d’Appui au Développement de 1994 à 2002, directrice exécutive du Comité de Coordination des Actions des ONG (CCA-ONG) de 1995 à 2002 et secrétaire générale de la CAFO (Coordination des Associations et ONG féminines du Mali) en 2007.

Elle a été membre de la direction du Congrès National d’initiative démocratique et chef de cabinet du ministre de l’Artisanat et du Tourisme de 2002 à 2007. Elle a été ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille du 3 octobre 2007 au 6 avril 2011.

Elle devient par la suite directrice de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) d’octobre 2012 à 2014.

Madame MAÏGA est perçu aux yeux des maliens comme une porte parole des femmes et une fervente défenseuse des droits de la femme. Elle représente le gouvernement malien au sein du CSA.

2. Fadimata walet Oumar :


Fadimata walet Oumar représente les mouvements de l’exclusivité au sein du CSA. Elle est originaire de la localité de Gargando situé sur le mystérieux Lac Dawna qui est l’un des plus grands lacs du cercle de Goundam dans le côté Ouest de la région de Tombouctou non loin de la Mauritanie. Elle a fait sa vie dans la culture fondatrice du groupe musical TARTIT en 1992 entre Dakar et les camps des réfugiés maliens en Mauritanie. Ce groupe a voyagé de scène en scène dans le monde entier pendant plus de 36 ans. Elle a été longtemps la coordinatrice des associations des femmes nomades du Mali. Madame Fadimata est connue pour son combat de lutte contre l’analphabétisme et son activisme pour l’émancipation de la femme nomade.

3. Madame Kounta Hadizatou Mint Ziddou :


Celle-ci est née le 1er Septembre 1977 à Diré . Enseignante généraliste pédagogue de formation avec une expérience dans le domaine de plus de deux décennies. Très impliquée dans le mouvement associatif et de coopératives des femmes dont elle est la de deux associations et une coopérative des AGR dont Braggiya, Assoulh, la coopérative solidarité de la commune de Gossi, membre du réseau climat, conseillère communale des autorités intérimaires de la commune de Algattarate cercle d’ Achourat Région de Taoudenit, membre du MAA CMA, membre du CSA.

Enseignante généraliste 2001 -2003 Directrice à l école du village de N Daki, 2003-2015 Adjointe à l école fondamentale Malloly AG Lawech commune de Gossi 2016-2018 Directrice de l école Fondamentale de Gossi village, CAP Gourma Rharous.

Madame Kounta a participé à multiples formations et ateliers sur les violences basés sur le genre, le leadership féminin, les AGR, sur la vie Associative, la gestion des conflits, l’entrepreneuriat , et sur la paix la négociation et la réconciliation.

Son rôle primordial dont elle a envie d’apporter sa pierre à l’édifice est surtout de veiller ainsi que faire des plaidoyers et sensibiliser pour la mise en œuvre stricte de l’accord de paix avec la participation majoritaire des femmes du nord ainsi que du sud.

4. LALLA MOULAYE HAÏDARA :


Lalla Moulaye Haidara est issu de la région de Tombouctou, Mère de 5 enfants. Présidente de l’association IWAWATAN membre du CSA et conseillère du Maire de ALGATARA région de TAOUDENIT. Coordonnatrice de l’ONG ALCARAMA et Présidente des Femmes de la Plateforme et Point Focal sur les questions de genre, Lalla Moulaye HAIDARA est aussi Secrétaire aux Arts et à la Culture de l’Association des Chorfas de Tombouctou et de Taoudéni. Ayant une licence en langue (Anglais) et littérature, s’exprimant couramment en Français, en Anglais, en Arabe, en Bambara et en Sonrhaï, Lalla Moulaye HAIDARA possède une expertise dans le domaine de la mobilisation et de l’organisation des communautés du Nord sur les questions de genre, de développement et de formation. Cette compétence a été traduite en actions communautaires concrètes (forages, écoles, distribution de vivres aux démunis, formations des femmes, etc.) En sa qualité de Chorfa (membre de la Chefferie Familiale légitime) elle a sociologiquement et historiquement un rôle naturel de médiation et de sensibilisation de toutes les communautés du Nord. A travers les Chorfas elle détient un levier d’action important sur l’ensemble des mouvements et des communautés du Nord. Lalla Moulaye HAIDARA a également reçu une formation avancée en protocole diplomatique et en Relations Publiques. Lalla Moulaye HAIDARA s’occupe également des Relations Publiques et du Marketing de Solaris SA. Pour Lalla Moulaye HAIDARA les questions de genre dans l’application consensuelle de l’APR en général et particulièrement le rôle des femmes dans le processus de mise en œuvre de l’Accord sont indispensables à l’instauration d’une paix juste et durable au bénéfice de toutes les compétences.

5. MADAME TOURÉ ALZAHARATOU :


Madame Alzouharata Touré est née à Hawa S/C Bourem en 1958, mariée et mère de 4 ans. Elle représente les mouvements de la plateforme du 14 Juin 2014 au CSA. Elle titulaire d’une maîtrise en Sciences Économiques : Analyse Finance équipe Comptabilité-Gestion en 1986. Elle a montré ses compétences en Management des Hommes, Administration des Projets, Gestion et motivation des équipes, suivi et évaluation des programmes. Elle a une grande capacité de travailler en équipe et sur le terrain avec interface les populations, les autorités nationales et les partenaires financiers. Madame Alzouharata Touré est cheffe du service des Ressources Humaines au BRS-Mali depuis Août 2012. C’est une dame riche sur le plan professionnel. Elle a été chargée de la gestion et la mise en œuvre de la politique des ressources humaines et de la Formation de la filiale de la BRS-Mali depuis 2005, sous la supervision du Directeur Général. Elle a participé à la création du service chargé des Ressources Humaines (recrutement, dossier…). Elle a aussi contribué à l’élaboration et suivi des statuts, Règlement intérieur, et des contrats sociaux (impôts, INPS, les Assurances…); Suivi et de l’évaluation périodique des performances des agents et exploiter les résultats et des besoins. Elle a géré les relations avec les prestataires de service en ressources humaines. Sur le plan de formation en gestion des ressources humaines, elle était la cheville ouvrière en novembre 2007, puis salaires et fiscalité en mars 2009. Les infractions les plus courantes sur le code du travail avril 2010. Elle était également à la mobilité, gestion prévisionnelle des compétences et des carrières en juillet 2010. En plus de BRS-Mali, elle est passée à l’UNESCO de 1999 à 2005. Elle est chargée d’Administration de programmes (2003-2005) : Chargée de la mise en oeuvre, du suivi évaluation du projet CCT  » Contribution à l’élimination de la pauvreté à la sécurité humaine au Benin, Burkina Faso, Niger, Sénégal »; Suivi de sept ONG impliquées dans la mise en œuvre du programme DAP (1999-2002).

Il faut noter que Madame Alzouharata Touré a été responsable de l’Administration du Personnel et des Finances de 1999 à 2002. Elle a planifié les besoins administratifs et financiers des activités du bureau (élaboration et révision des budgets) et la gestion du personnel local. Elle a participé à l’élaboration des rapports financiers mensuels pour siège. Elle a organisé les réunions, les séminaires et les programmes de formation ; suivi des activités inter agences des nations.

Ses longues expériences l’ont conduites au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés au Mali HCR sous délégation de Tombouctou. Elle a été administratrice du programme de terrain de 1997 en 1998. Elle traité des questions relatives au rapatriement des réfugiés maliens en Mauritanie, au Burkina Faso, en Algérie et au Niger pour les régions de Tombouctou, Mopti et Ségou. Elle a géré des programmes de réinsertion et coordonné des activités avec les partenaires locaux (ONG, les acteurs publics).

Il faut également signaler que Madame Alzouharata Touré est passée à la mairie de la commune II du district de Bamako de 1988 à 1995. Elle a été directrice de l’Administration et des Finances de 1991 à 1995. Elle a déterminé la politique budgétaire et Financière et la comptabilité (budget et compte administratif) en rapport avec les services de l’État assurant la tutelle. Elle a eu à géré les ressources humaines (centre de santé, urbanisme, hygiène, état civil, voirie) ; formé des agents municipaux et des conseillers municipaux sur la nomenclature budgétaire. Elle a été cheffe de la division du recouvrement de 1988 en 1990. Elle a élaboré et mis en œuvre la politique de recouvrement. Madame Alzouharata Touré a une parfaite maîtrise en français, anglais et sonrhaï. Quant aux activités, elle est active aux activités d’intérêt public. Elle est membre d’Association de développement (Mouvements des Femmes pour la Paix et l’Unité Nationale) MFPUN. Elle s’est beaucoup impliquée dans la gestion de la paix en 1992. Présidente de la FIAD-Mali, elle a participé à la sensibilisation des jeunes sur le VIH SIDA. Elle aime la cuisine, et elle a voyagé dans plusieurs pays d’Europe et d’Afrique.

6. MADAME DIALLO AMINATOU WALET AZAROCK.


MADAME DIALLO Aminatou walet Azarock est là plus jeune femme parmi les neufs femmes du CSA. Elle est originaire du cercle de Goundam, qui est l’une des provinces les plus anciennes du Mali de la circonscription de la région de Tombouctou.

Diplômé en science de l’éducation et experte en communication et relations publiques dont elle exerce le métier depuis 2008.

Elle représente la coordinations des mouvements de l’inclusivité au CSA.

Elle est là plus jeune femme membre du CSA et elle est très réactive et dynamique selon ses camarades et observateurs.

Très engagé pour le retour de la paix au mali la cohésion social, le vivre ensemble ..son plus grand combat est destiné pour les femmes et les enfants surtout à ce que les femmes soient représentées dans tous les mécanismes du processus de paix.

Pour elle pour vivre dans un pays de paix nous ne devrions pas laisse la place à la division ni dans nos cœur ni dans nos actions.

Elle a travaillé entre 2009 et 2012 auprès de son père qui était a l’époque le coordinateur du projet d’appui a la récupération des armes légères à Gao.

7. Madame Maïga Hadeye Maïga :


Le portrait celle-ci a été posté sur la page Facebook de l’ONU FEMMES comme suit : Mme Maïga Hadeye Maïga, membre du Comité de suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger (#CSA) au #Mali

Elle est la Présidente des femmes du GATIA et Présidente Nationale de la PLATEFORME (un des trois mouvements signataires de l’Accord).

Mme Maïga Hadeye Maïga est originaire de la ville de Ménaka. Engagée pour le retour de la paix au Mali, elle s’est beaucoup battue pour le processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (#DDR), en invitant le gouvernement et les parties signataires à respecter leurs engagements. « Je suis engagée dans la société civile pour promouvoir la cohésion sociale et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger », explique-t-elle.

Son engagement pour le retour de la paix au Mali lui a valu sa nomination au sein du comité de suivi de l’Accord (CSA) en février 2021. Avant cela, elle s’est démarquée en s’impliquant dans le processus de paix au niveau communautaire et local. « J’ai été la seule femme à assister et signer les accords de paix entre les groupes armés CMA et GATIA à Anefif », indique-t-elle. Mme Hadèye milite dans d’autres associations pour la paix.

Elle est la présidente de l’association Igdah (qui signifie ça suffit) des femmes du Mali (AIFM). Cette association a été créée en 2014, afin de « trouver une solution au problème du nord et sauvegarder les intérêts des Imrad », communauté à laquelle elle appartient. L’objectif est de créer un « climat d’entente et d’entraide entre les femmes du Mali pour un développement harmonieux de la famille en particulier et de la population malienne en général ».

Mme Maïga a participé à plusieurs rencontres sur la paix et la réconciliation au Mali, France, Suisse et Norvège.

Selon elle, la participation et la représentation des femmes dans le CSA vient tardivement mais « mieux vaut tard que jamais. Nous les femmes, nous étions complètement oubliées dans les prises de décision. Il faut que les femmes participent à tous les niveaux », scande-t-elle.

Mme Hadeye est mariée et mère de quatre enfants.

8. AMINATOU WALET BIBI


La huitième amazone se nomme Aminatou Walet Bibi, née vers 1984 à Kidal et mariée. Elle a eu son Diplôme d’Études Fondamentales en arabe (DEF) en 1996. Sur le plan professionnel, elle a été coordinatrice de la société civile au niveau de mouvement de MNLA en 2012 ; Présidente des femmes de l’Azawad en 2013 puis participé aux négociations préliminaire à Ouagadougou (Burkina Fasso). Elle a créé la Coordination des Associations des femmes de l’Azawad dans le cadre de la paix (CAFA) en 2014. Elle a participé à la formation sur la paix dans le monde organiser par Africités le plus grand rassemblement démocratique en l’Afrique UCLGA 8th édition CGLU/UCLG Africa au Marrakech (Maroc) en 2018 ; puis participé au forum dans le cadre de la paix à Johannesburg (Afrique du sud). Elle a également pris part à une grande rencontre organisée par la plus grande chefferie traditionnelle du monde dans le cadre de la paix à Nouakchott en 2019. Dans la même année, elle était aux USA par internationnal Visitor exécutive pendant un mois dans le cadre de la paix. Toujours en 2019, elle a organisé une foire d’exposition à Kidal avec toutes les femmes de la région dans le cadre de la réconciliation entre les mouvements.

En dehors de toutes les formations requises de la part de la MINUSMA à Bamako presque chaque trois (3) mois. Il faut noter que Aminatou Walet Bibi parle arabe, tamasheq, anglais et français.

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