Arouna Kanté, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du District de Bamako

Alassane Cissé et Alou Badra Doumbia

« Mon ambition est de rassembler tous les opérateurs économiques du pays autour de l’essentiel »

Fraîchement élu à la tête de la Chambre de Commerce et d’Industrie du district de Bamako, le Président Arouna Kanté a présenté un ambitieux programme pour son premier mandat au cours d’une interview qu’il a bien voulu nous accorder. Il en a profité pour aborder plusieurs sujets relatifs à la réélection du Président Youssouf Bathily à la tête de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, le mois de ramadan, la situation sécuritaire au Mali et bien d’autres. Lisez plutôt :

Vous venez d’être élu à la tête de la chambre de commerce du district de Bamako quel sentiment qui vous anime ?

D’abord je salue l’ensemble des opérateurs économiques, plus particulièrement le monde consulaire qui ont placé leur confiance à ma modeste personne pour diriger les affaires de la chambre de commerce et d’industrie du district de Bamako. A cet effet, je suis animé par un sentiment de satisfaction à la mesure où la mission qui nous a été confiée est une tâche de représentation du secteur privé dans toutes ses dimensions. Nous représentons non seulement les services, les commerces, mais aussi les industries. Aujourd’hui la tâche qui nous attend et partant de là, nous avons tous été membres consulaires avant d’être élu membres du bureau.

Arouna Kanté, Président de la chambre de commerce et d’industrie du district dd Bamako

Si vous voyez que les collègues nous ont porté leur confiance pour que nous dirigions la chambre de commerce du district de Bamako, c’est parce qu’ils croient en notre capacité. Donc rien qu’un sentiment de satisfaction.

Pouvez-vous nous expliquer les conditions dans lesquelles vous a été élu ?

Il faut d’abord savoir que nous sommes un établissement public à caractère professionnel placé sous la tutelle d’un département ministériel qui est le ministère de l’industrie et du commerce. Partant de là, nous sommes régis par un décret qui est en vigueur actuellement, et c’est le décret 2014 fixant l’organisation, le fonctionnement de la chambre de commerce. C’est ce qui détermine les conditions de l’élection de la CCIM. A chaque fois que nous sommes à l’approche des élections, il y a un arrêté pour bien réglementer les élections. Partant de ces dispositions législatives, les élections de la CCIM sont organisées deux mois avant la fin du mandat de l’ancien bureau, comme la loi la prévue. Ces instructions qui sont faites par tous les opérateurs économiques qui désirent participer aux élections de la chambre de commerce et sont obligés de respecter un certain nombre de conditions. D’abord il y a des critères qui sont entre autres : des conditions d’éligibilités pour être électeur ; il faut apporter des documents administratifs qui contiennent des impôts, les années de patentes en cours de validités ; être à jour dans la cotisation de l’Institut National de Prévoyance Sociale. C’est une fois que ces conditions auraient été réunies que nous partions à l’élection des élus consulaires, qui constitue la première étape du processus.

C’est cette élection qui va aboutir à la mise en place des différents organes qui sont les membres du bureau qui doivent représenter les différentes structures de la CCIM.

Vous avez placé votre mandat sous quel signe ?

Le mandat dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui est placé sous le signe du consensus. Car c’est cela qui a prévalu durant tout le processus. Nous nous sommes parvenus à faire une liste consensuelle pour qu’il n’y ait pas d’autres listes parce qu’il y avait des scrutins de liste au départ. On a travaillé et on a démarché toutes les organisations enfin que nous tombions d’accord sur une liste consensuelle. C’est cette liste qui nous a permis de mettre les structures en place. Nous avons compris que les opérateurs économiques du Mali peuvent évoluer ensemble dans la plus grande convivialité et dans la cohésion pour mener à bien la mission que nos concitoyens nous ont confiée.

Quel votre programme pour le nouveau mandat ?

L’instance suprême de la chambre de commerce est l’Assemblée Consulaire qui, au début de chaque mandat, se tient pour l’adoption du plan de mandature. Dans le nouveau plan de mandature, nous avons envisagé de révolutionner la chambre de commerce, nous allons réaliser les infrastructures pour soutenir les activités économiques. Nous envisageons aussi à suive beaucoup de formations mais également aller vers la transformation des entreprises par les nouvelles technologies et tout ce qui s’ensuit. Dans le nouveau plan de mandature, nous avons prévu la construction de centres de formations spécialisées qui répondront aux spécificités de chaque région du Mali. Partant de là, nous avons aussi prévu des parcs d’expositions. Beaucoup de nos régions n’ont pas d’espaces aménagés pour pouvoir faire des expositions ou des activités économiques. Des parcs d’expositions qui répondent aux normes internationales. Il y a aussi la réalisation des pores-sec que nous voulons entreprendre et des aires de pauses. Tout cela fait partie du mandat que nous voulons dédier aux opérateurs économiques pour qu’ils aient des infrastructures nécessaires qui peuvent soutenir les activités économiques de notre pays.

Nous venons de quitter à l’Assemblée Élective de la Chambre de Commerce du Mali au cours de laquelle Youssouf Bathily a été réélu pour un nouveau mandat. Quelle appréciation faites-vous par apport à cette Assemblée générale ?

L’élection de Bathily à la tête de la CCIM est l’œuvre de nous tous. J’avais indiqué plus haut dans le mécanisme des élections de la CCIM que nous partons sous la base d’un scrutin de liste. Nous nous sommes retrouvés à l’élection des membres consulaires qui élit le président national nous le 11 mars dernier. Tous les membres consulaires étaient à Bamako pour mettre le président national en place qui est Youssouf Bathily. Il faut reconnaitre aussi qu’il a beaucoup travaillé en ouvrant de vastes chantiers. C’est dans ce cadre que les membres consulaires ont décidé de lui donner une seconde chance afin de permettre d’achever le chantier qu’il a commencé. Ce sont des raisons principales qui nous ont motivé à placer notre confiance à monsieur Youssouf Bathily pour les destinées de la CCIM dans les 5 années à venir.

Nous nous approchons du mois de ramadan quelles sont les mesures que vous avez prises pour soulager les populations ?

Quant à notre mission au niveau de la CCIM, nous sommes un établissement public à caractère professionnel sous la tutelle d’un département ministériel. Nous sommes obligés de travailler en étroite collaboration avec le pouvoir public. Je profite pour remercier les autorités de la transition qui n’ont ménagé aucun effort afin d’être à l’écoute du secteur privé et après pour le bien être de la population. En réalité, il y a ce qu’on appelle le conseil national des prix qui a été mis en place. C’est un organe qui est chargé de réguler et de veiller au strict respect des mesures prises. Il faut reconnaitre que nous aussi en tant qu’opérateurs économiques, les importateurs ont beaucoup compris le bien-fondé de la démarche de l’État dans ce sens. C’est la raison pour laquelle l’État fait beaucoup de concessions auprès de ses importateurs pour que les prix des denrées de premières nécessités puissent être maîtrisés à certains niveaux, pour que nous arrivions vraiment à fixer des prix plafonds. Partant de là, je pense aujourd’hui que de gros efforts ont été fournis par la chambre de commerce, par les autorités, par les opérateurs économiques, afin que les prix de denrées de premières nécessités puissent être maîtrisés, et que chacun de nous soit tenu à respecter sa part du contrat. Le stock qu’on a visité peut approvisionner Bamako jusqu’à la fin du mois de ramadan. C’est une satisfaction et que nous continuerons vraiment à remercier mes collègues, les opérateurs économiques qui ont eu le souci du pays et de pouvoir vraiment accepter aussi, souvent même difficile d’accepter les conditions fixées par l’État afin d’approvisionner les populations. Ce sont des avancées énormes qu’il faut saluer. Je profite de l’occasion pour lancer un appel à l’ensemble des opérateurs économiques, plus particulièrement aux importateurs de faire en sorte que les prix que nous avons discuté soient respectés. L’État a fait des concessions et il faut que les populations les sachent. Nous leur invitons à être plus vigilants et rigoureux par rapport aux mesures qui ont été prises pour que nous puissions passer un bon mois de ramadan dans les très bonnes conditions.

Nous traversons depuis quelques années une crise multiforme et multidimensionnelle. En tant qu’opérateur économique, quelle lecture faites-vous par rapport à cette crise à votre niveau ?

La crise est vraiment multidimensionnelle, car en réalité il faut reconnaitre que d’abord notre pays avait ses propres crises. Ces crises étaient sécuritaires, et entre temps, la crise sanitaire est venue s’ajouter. Partant de là, c’est d’énormes difficultés que nous avons consentis sur tous les niveaux du secteur privé. C’est pour cela j’ai tenu tout de suite à saluer de passage les autorités de la transition qui n’ont ménagé aucun effort pour trouver des solutions et en faisant des subventions pour permettre à ce que les populations ne puissent pas trop sentir les conséquences de ces crises. L’inflation est aujourd’hui mondiale et les prix même de certains produits étrangers ont beaucoup grimpé. La pandémie a fait que tout est arrêté. Aujourd’hui, si nous nous évoluons dans ce contexte et que le Mali ne peut pas faire seul son chemin. Il est obligé d’aller avec les autres pays. C’est dans ce contexte que les opérateurs économiques sont en train de traverser de moments très difficiles. Nous ne pouvons pas vous dire avec exactitude le degré d’affectation que la crise a causé. C’est pour dire qu’il est temps pour nous les maliens de se donner la main pour essayer de surpasser ces épreuves, par ce que c’est moment très difficile, et si on n’arrive pas à avoir la conscience pour tout ce qui est en train de se faire, nous risquerons vraiment de subir les conséquences. Au niveau du secteur privé, il y a de ce qu’on appelle « l’échange entre nous » afin que nous puissions connaitre davantage les difficultés des uns et des autres afin d’apporter des solutions le plus rapidement possible. Nous nous donnons à fond, et nous faisons tout pour jouer ce rôle d’équilibriste entre l’État et le secteur privé afin que les populations se sentent mieux dans un environnement économique, social, politique très tendu. Nous allons donner le meilleur de nous-même afin de relever les défis à la tête de la chambre de commerce et d’industrie du district de Bamako.

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