Spéculations foncières à l’Institut d’Économie Rurale de Sotuba : Les responsables montent au créneau contre les prédateurs !

Par Alassane Cissé

En vue d’informer l’opinion publique nationale et internationale par rapport aux agressions foncières survenues sur les terres de recherches de l’Institut d’Économie Rurale, les responsables étaient ce jeudi 25 février 2021, face aux hommes de média à la bourse de travail. Il s’agit spécifiquement de faire le point sur le domaine du Centre Régional de Recherche Agronomique de Sotuba (CRRA/Sotuba).

Cette conférence de presse était conjointement animée par l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et les responsables de l’Institut d’Économie Rurale. Étaient présents à cette conférence de presse, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, le Pr Bamory Diarra, Président de la commission des terres de l’IER, Dr Kalifa Traoré chef de programme de sol, Ibrahima Diakité et ainsi que Seydou Niaré, tous responsables de l’institut. La conférence visait à dénoncer la convoitise des terres de l’Institut par les prédateurs fonciers.

Il faut au préalable rappeler que l’Institut d’Économie Rurale a été crée le 29 novembre 1960, pour assurer la coordination des différents types de recherches menées dans le pays et conduire les études techniques de développement agricole. Il a été érigé en Établissement Public à Caractère Scientifique et Technologique en 2001. Ses principales missions sont entre autres : contribuer à la définition et à la mise en œuvre des objectifs et moyens de recherche d’études au service du développement agricole ; élaborer et mettre en œuvre les programmes de recherche agricole ; assurer un appui technique au développement agricole ; contribuer à la formation et l’information scientifique et technique du personnel de recherche et de développement agricole ; procéder à la mise au point de technologies appropriées pour l’accroissement de la production et l’amélioration de la productivité du monde rural ; diffuser les résultats de recherche et d’études ; fournir des prestations de services dans les domaines de sa compétences.

Historiquement 1068 hectares de l’Institut d’Économie Rurale ont été légués aux français par la famille Niaré fondatrice de Bamako en 1906. L’objet était pour ériger une structure d’expérimentation agricole pour l’Afrique francophone. La main d’œuvre soudanaise avec l’accord des français a construit des huttes pour y loger. Par soucis d’accessibilité à la main d’œuvre la recherche agricole a permis l’installation temporaire des indigènes près du centre. Ce campement est l’actuel village de Sotuba dont le chef était toujours nommé par le responsable du centre même après l’indépendance du Mali. De ce fait, il doit être clair qu’après la donation des Niarés que toutes les personnes qui ont vécu dans l’enceinte de la ferme étaient les travailleurs avec l’autorisation du responsable de la recherche. Ces personnes n’ont jamais été propriétaires terriens de Sotuba.

Après l’indépendance, dans le cadre de la réhabilitation et le but de faciliter une meilleure organisation des travailleurs de la ferme, des lots à usage d’habitation ont été attribués à tous les travailleurs à Djélibougou. Ce fut le 1er recasement des populations. Des installations publiques étaient également prévues. Quelques travailleurs ont conservé leurs parcelles, mais l’écrasante majorité les a vendues tout en restant à Sotuba village. Ils se sont trouvés dans l’impasse sous la menace d’un déguerpissement. Dans les années de 1990, sur la demande du chef du village qu’il a nommé l’IER a détaché 30 ha de son titre dont 15 ha étaient vierge de toute occupation. Cette partie devrait servir au recasement en cas de nécessité.


En plus l’IER a donné 2 ha pour la construction d’une école dont il a payé la contrepartie dans le cadre du projet Éducation. L’IER a obtenu le titre n5627 le 06 juillet 1998. Cette situation lui a permis de clôturer les 268 ha contenus dans le titre. Les conférenciers ont souligné que de 1068 ha, l’IER se retrouve aujourd’hui à 268 ha à cause des spéculations foncières. Les terres de l’IER sont devenues la marchandise de toutes sortes de prédateurs dont le seul but est l’enrichissement illicite, sans mérite, ni droit des biens d’autrui basé sur la cupidité de certaines autorités. Les responsables de l’IER tiennent responsables les autorités de la démocratie de 1992 à nos jours.

Car elles n’ont jamais apporté leur soutien et assistance à l’Institut d’Économie Rurale. Les prédateurs fonciers pensent également l’Institut appartient à la mairie de la commune I du district et ils se permettent de faire tout pour parvenir à leurs fins sordides. Aujourd’hui, pour les chercheurs et savants se mobilisent pour garder leurs terres contribuant ainsi au développement agricole du Mali et de toute l’Afrique entière.

Pour eux, tous les États de la sous-région ont toujours jalousement gardé les terres de leurs centres de recherches pendant que celui du Mali continue d’être convoité par les prédateurs fonciers. Selon eux, ils passent plus de temps dans les procès contre les prédateurs fonciers que dans les recherches pour le développement du monde rural. Ils ont profité de la conférence de presse pour lancer leur cri du cœur aux autorités de la transition pour s’impliquer dans ce dossier afin qu’ils puissent avoir gain de cause.

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