Par Alassane Cissé
Dans le sillage de la célébration de la Journée Internationale des droits de la Femme, le Réseau des Dames pour la Paix et la Réconciliation Nationale (RDPRN) a lancé le samedi 20 mars 2021, officiellement ses activités sur le terrain de 1008 logements,sis à ATTbougou, un quartier périphérique de Bamako.
Cette cérémonie officielle était placée sous le thème : » la participation des femmes dans la gestion des conflits et la consolidation, de la paix, du vivre-ensemble et de la cohésion sociale au Mali « . C’était présidée par le Chef du cabinet du Ministre de la Réconciliation Nationale, Marcelin Guingueré, en présence du représentant du Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Sayon Doumbia, de la Présidente du Réseau, Lala Mint Sidi Mohamed, du coordinateur du commissariat à la réforme du secteur de la sécurité, des membres du comités de suivi de l’accord, de l’ancienne Ministre Maïga Sina Damba et bien d’autres invités.
Après avoir souhaité la bienvenue aux officiels, la Présidente du Réseau des Dames pour la Paix et la Réconciliation Nationale (RDPRN), Lala Mint Sidi Mohamed a d’abord rappelé que le thème » Participation des femmes dans la gestion des conflits et la consolidation de la paix, du vivre-ensemble et de la cohésion sociale au Mali » met en exergue la vitalité et l’importance de la femme à accompagner les efforts gigantesques mis en oeuvre par le Mali et ses partenaires bilatéraux et multilatéraux pour la construction d’une société de paix, juste et solidaire mais réconciliée avec elle même d’une part et avec les autres d’autre part. » Notre rôle dans cette quête permanente de gestion des conflits et le vivre-ensemble est prépondérant et appelle à notre mobilisation en tant que mères, épouses et soeurs de chaque malien » a-t-elle martelé. Pour elle, les maliens doivent se convaincre que le pays est menacé dans son existence et risque de disparaitre sous leurs yeux si rien n’est fait maintenant et tout de suite. C’est pourquoi les femmes doivent dès à présent être engagées pour promouvoir la Paix et la Réconciliation Nationale.
Quant au coordinateur de commissariat à la réforme du secteur de la sécurité, Al Maamoune Baba Lamine Keita, il dira que c’est un honneur pour lui de s’exprimer dans le cadre de la journée internationale de la femme. Pour lui, les femmes jouent un rôle fondamental dans la consolidation de la paix au Mali. La participation des femmes permet de contribuer davantage dans le processus de développement. Le Réseau des Dames pour la Paix et la Réconciliation Nationale (RDPRN) doit être accompagné dans son combat.
La porte-parole du Comité de Suivi de l’Accord aussi est intervenue pour remercier le Réseau dans ses actions. Pour elle, les femmes du CSA sont fortement engagées à travailler avec toutes les organisations, à oeuvrer dans la Paix et la Réconciliation Nationale. Les femmes ont leur rôle à jouer. Elle se sent très convaincue qu’à travers ces genres d’actions, la paix et la réconciliation reviennent au Mali.
Le représentant du Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Sayon Doumbia le représentant de la ministre de la promotion de la femme a félicité les responsables du Réseau pour avoir pris une telle initiative dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme.
En effet, le Mali depuis 2012 s’est inscrit dans l’agenda femmes, paix et sécurité et figure parmi les pays qui ont dévéloppé et mis en oeuvre une troisième génération du plan d’action national de la résolution 1325. Affecté par les crises, les conflits, la résolution 1325 du conseil de sécurité des Nations Unies apporte une dimension « genre » dans les processus et mécanismes de prévention, de règlements des conflits.
Prendre en compte les besoins et les intérêts des femmes devient nécessaire compte tenu du rôle qu’elles jouent dans le dialogue social et l’établissement de la paix.
De sa validation en mars 2019 à nos jours, des acquis ont été enregistrés sur le plan d’action de la réponse humanitaire, le relèvement économique, la prévention des violences basées sur le genre liés aux conflits et la protection des femmes et des communautés affectées par les conflits. Cette cérémonie est une occasion, selon le représentant du Ministre de la Promotion de la femme, de jeter un regard rétrospectif sur les avancées, les défis et les perspectives en tenant compte du contexte socio politique actuel de la situation sanitaire de la COVID19, et de proposer des actions capables d’apporter des changements dans la vie des femmes et des communautés.
Quant aux progrès, ils se traduisent à titre d’exemple par l’augmentation du nombre de femmes dans le comité national de suivi de l’accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale issu du processus d’Alger, dans les comités de gestion des conflits, dans les institutions de défense et de sécurité, dans les instances politiques……
Le représentant du Ministre de la Réconciliation Nationale, Marcelin Guingueré, dans son discours marquant le lancement officiel des activités du Réseau, a rassuré que son département se donne plus de travail que de bavardages. Il a laissé entendre que le Mali a besoin du concours de tous les maliens, particulièrement les femmes. Selon lui, la mobilisation des femmes est une chance pour le pays. Ces dames à travers leurs actions, pourraient bouger les lignes. Il a demandé aux femmes du CSA de se donner les mains pour mettre fin aux crises qui sévissent actuellement, notamment aux conflits intercommunautaires.
À noter que cette cérémonie a également été marquée par la remise de dix attestations à certaines femmes récipiendaires pour le combat quotidien qu’elles mènent. La conférence était animée par le journaliste Mohamed Salaha Koyirakoye. Elle était portée sur la loi 052 portant l’accessibilité des femmes dans les fonctions nominatives et électives adoptée au Mali en 2015.