Mali:Risques de santé liés aux produits chimiques : La DNACPN sensibilise ses partenaires !

Écrit par Alassane Cissé.

Dans le cadre des activités marquant la célébration de la 24ème édition de la quinzaine de l’environnement, la Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisance (DNACPN) a organisé du 08 au 09 juin 2023, à l’hôtel de l’Amitié, un atelier de sensibilisation communautaire (dont 50% des participants sont des femmes) sur les risques de santé liés aux produits chimiques. L’ouverture des travaux était présidée par le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Modibo Koné, en présence du représentant de l’OMS au Mali, Dr Christian Itama Mayikuli, du directeur de la DNCPN, et ainsi que des partenaires.

L’objectif général de l’atelier vise à assurer la mise en œuvre du projet ChemObs au Mali. Spécifiquement, il consiste à : sensibiliser les communautés (femmes et hommes) sur les risques de santé lies aux produits chimiques ; discuter sur les préoccupations de ces communautés en matière de gestion saine des produits chimiques ; proposer des actions de prise en compte des préoccupations de ces communautés. À signaler aussi qu’une cinquantaine de participants ont pris part à l’atelier composé de : teinturières des six communes du district de Bamako ; les revendeurs de pesticides et autres produits chimiques des six communes du district de Bamako ; autres acteurs concernés par la mise en œuvre du projet ChemObs (certains services techniques).
Il faut d’abord rappeler que le Mali, à l’instar des autres pays africains, est confronté aux effets néfastes de la dégradation de l’environnement qui affectent la santé des populations. C’est dans ce cadre que 52 pays africains dont le Mali, ont signé en 2008 « la dégradation de Libreville sur la santé et l’environnement en Afrique » et se sont engagés à la mettre en œuvre une série de onze (11) actions prioritaires afin de protéger la santé et de préserver les écosystèmes. Ceux-ci incluent la gestion des produits chimiques. Dans le souci de soutenir les Etats signataires de la déclaration de Libreville, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a initié la mise en œuvre d’un projet intitulé « observatoires intégrés santé-environnement et renforcement du cadre juridique et institutionnel pour une gestion saine des produits chimiques en Afrique (African ChemObs) ». L’ONU environnement est l’organisme d’exécution du Fonds et Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’institut africain sont les deux agences d’exécution. En janvier 2018, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a signé un protocole d’accord avec le gouvernement du Mali, représenté par le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable pour la mise en œuvre du projet (ChemObs) au Mali en collaboration avec le Ministère de la Santé et du Développement Social. Il faut signaler que ce projet du domaine multisectoriel, a pour objectif général de contribuer à l’amélioration de la protection de la santé et de l’environnement à travers le renforcement des institutions nationales, l’élaboration de plans d’actions et la mise en œuvre des interventions prioritaires en matière de gestion des produits chimiques et des déchets. Dans son discours, le représentant de l’OMS au Mali a rappelé que le projet CHEMOBS s’inscrit dans la droite ligne de la mise en œuvre de la Déclaration de Libreville sur la santé et l’environnement en Afrique que le Mali a signé en 2008. Le but du projet est de renforcer les capacités nationales pour la mise en place d’un observatoire intégré Santé et Environnement, de la gestion des produits chimiques (chemObs) à travers la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel pour une gestion saine des produits chimiques. Il dira que c’est financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), l’OMS est l’agence d’exécution et assure la mise en œuvre du projet pour le Mali, le Gabon, le Madagascar et le Sénégal. Il a signalé que cet atelier est d’une importance capitale à savoir la sensibilisation des communautés sur les risques liés aux produits chimiques.

Selon lui, les pollutions environnementales multiformes liées à des pratiques irrationnelles de gestion des produits chimiques et des déchets associés ne sont plus à démontrer. « En effet, les activités agricoles, industrielles, minières et artisanales bien que bénéfiques sur le plan économique, génèrent des résidus qui peuvent polluer l’air, l’eau et le sol. Ceci entraine un lourd tribut à la santé humaine » a déclaré le représentant de l’OMS. Avant d’ajouter que « 2 millions de personnes ont perdu la vie 53 millions ont été frappées de maladies incapacitantes liées aux produits chimiques ». Pour lui, ces données sont sous-estimées du fait qu’elles ne prennent pas en compte l’impact de l’ensemble des produits chimiques. Parmi les maladies incriminées, on peut citer les maladies cardio-vasculaires 42%, les maladies pulmonaires 27% et le cancer 17 %. Il a rappelé que le Mali à l’instar des pays de la sous-région par sa vocation agropastorale et minière n’échappe pas à l’exposition des produits chimiques comme les pesticides, l’intoxication aux métaux lourds. Compte tenu de la situation, il dira qu’il est nécessaire de mettre sur pied un système efficace de suivi de données relatives à la gestion des produits chimiques par le projet ChemObs et un centre anti-poison pour la gestion des cas d’intoxication liées aux produits chimiques. « Ceci permettra de renforcer le cadre institutionnel de gestion des produits chimiques au Mali afin de protéger la santé des populations contre les conséquences néfastes des produits chimiques sur la santé » a indiqué le représentant de l’OMS.
Pour sa part, le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Modibo Koné a d’abord rappelé les conséquences néfastes de ces produits chimiques sur la santé des populations. Pour lui, cet atelier vient à point nommé et permettra de donner plus de sensibilisation aux participants afin de trouver des solutions idoines à cette question.

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