MALI: la  filière bétail contre la cherté du coût d’aliment bétail sur le marché.

Écrit par Alassane Cissé.

L’interprofession de la filière bétail monte au créneau en se dressant contre le coût très élevé de la tonne de l’aliment bétail au Mali. 

La maison de la presse de Bamako a servi de cadre ce jeudi 23 mars 2023, à une conférence de presse animée par les responsables des faîtières de l’interprofession de la filière bétail du Mali.  C’était en présence du porte-parole de la filière, Issa Sidibé, du Président du Réseau des Peuples Pasteurs du Sahel, Aboubacrine Ag   Mohamed Mitta, du Président l’interprofession et ainsi que plusieurs acteurs de secteur de l’élevage.

Il faut d’abord rappeler que l’interprofession de la filière bétail du Mali est composée de toutes les faîtières évoluant dans le secteur de l’élevage du pays qui sont entre autres : FEBEVIM, FENALAIT, RBM, RPPS, SYNEMAB, SYNELPRO, IFBV, APCAM. Dans une déclaration liminaire rendue publique aucours de la même conférence, les responsables de l’interprofession de la filière bétail du Mali à travers leur porte-parole, ont rappelé qu’à l’heure où le peuple malien a juste titre est descendu dans la rue pour un nouveau Mali transparent et juste, le monde des éleveurs et leurs structures de base déjà engagés dans des luttes communes subissant les affaires de la vie chère. Ils veulent aujourd’hui faire entendre leur voix, et ainsi que celles des sans voix. Il dira que les acteurs de la filière bétail  (viande et lait), contributeurs à hauteur de 16,2% du Produit Intérieur Brut (PIB), traversent d’énormes difficultés entre autres : Coût élevé  de l’aliment bétail  (300.000 Fcfa  la tonne) soit 450 euros presque; le changement climatique  qui raréfie les  points d’eau, le manque de pâturages aménagés  et difficultés d’accès aux pâturages même  à l’intérieur  du Mali où  les éleveurs sont persécutés, l’insécurité et l’occupation anarchique des espaces pastoraux…

 Face à ces difficultés, le porte-parole de la filière bétail a signalé que lors du conseil supérieur de l’Agriculture tenu en mars 2022, le Président de la Transition a accordé 10% de la production nationale de la graine de coton sur la production attendue de la campagne 2021-2022 et cela à titre expérimental.  « l’ensemble des éleveurs ont unanimement accueilli  favorablement ce geste  du Président Assimi Goïta  et en retour lui adresse ses sincères remerciements. C’est une première dans la vie des éleveurs du Mali » a déclaré le porte-parole.  

Force est de constater qu’à ce jour, les éleveurs ignorent totalement où  est passé l’aliment bétail  issu des 10% de la graine de coton de la production annuelle. « Nous avons déjà perdu la campagne d’embouche à cause de la non disponibilité de ce tourteau  et du prix élevé du tourteau » a martelé  Issa Sidibé, le porte-parole de la filière bétail.

Ajoutant qu’ils ont entrepris des démarches à l’endroit des autorités pour leur permettre d’entrer en possession du tourteau à savoir : rencontrer les ministères sectoriels chargés de la question, les services techniques  tels que la DNPIA et DNCC,  rencontrer toutes les faîtières, rencontrer les huiliers bénéficiaires des 10% des graines de coton. Pour accélérer le processus, tous leurs efforts sont restés vains. « Tous nos projets ont échoué pour  cette campagne » a indiqué le porte-parole. Au cours des démarches, des critères d’éligibilité ont été établis, des supports de gestion d’aliment bétail élaboré. « Nous avons eu la confirmation de la disponibilité de 16000 tonnes d’aliments bétail  dans les magasins  des huiliers »  a laissé entendre le conférencier. 

Tout ce que les éleveurs demandent aujourd’hui est que l’aliment bétail soit immédiatement mis à leurs dispositions et à moindre coût. Il a rappelé que les éleveurs à travers leurs  faîtières ont une longue expérience dans la gestion et dans le partage d’aliment bétail sur toute l’étendue du territoire national. « Si ces décisions urgentes et immédiates ne sont pas prises, cela va avoir des répercussions sur la cherté de la vie (viande et lait) à court et moyen terme et la relégation du Mali au 3ème rang de l’élevage  dans l’UEMOA » a conclu le porte-parole.

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