Par le Pr. Aboubacrine Assadeck et Mohamed AG Ahmedou.
La diversité ethnique, culturelle et linguistique est l’une des caractéristiques les plus marquantes du continent africain. Cependant, cette diversité, loin d’être une source de richesse, est parfois utilisée comme prétexte pour semer la discorde et la division. Le Mali, par exemple, est aujourd’hui aux prises avec une crise identitaire qui menace de destabiliser l’ensemble de la région.
Certains, sous le couvert d’un panafricanisme mal compris, choisissent de nier cette diversité et de marginaliser certains groupes ethniques. Ils refusent d’accepter que le Mali, comme de nombreux autres pays africains, est un mélange complexe de peuples et de cultures. Ils ignorent que ce pays a été créé par un rassemblement de plusieurs états – Bambaras, Peuls, Touaregs et d’autres – qui ont choisi de vivre ensemble sous la bannière d’un Mali indépendant en 1960.
Ce déni de la réalité, alimenté par la haine et l’ignorance, est non seulement dangereux, mais aussi contraire à l’esprit du panafricanisme. Le panafricanisme, tel que nous le comprenons, est un mouvement qui vise à promouvoir l’unité et la solidarité entre tous les peuples d’Afrique. Il est basé sur la reconnaissance et le respect de la diversité, et non sur son rejet.
Il est regrettable que certains, aveuglés par leur racisme et leur haine, choisissent de soutenir l’oppression et la marginalisation de certaines communautés au Mali. Ils applaudissent les atrocités commises contre les Touaregs, les Arabes et les Peuls, sous prétexte qu’ils sont minoritaires. Ils ignorent que ces communautés sont des parties intégrantes du Mali et qu’elles ont contribué à sa création et à son développement.
Nous dénonçons ces attitudes et ces discours qui sèment la division et la haine. Nous appelons à une prise de conscience de la réalité de la situation au Mali et dans d’autres pays africains. La solution à nos problèmes ne réside pas dans l’exclusion ou l’oppression, mais dans la reconnaissance et le respect de notre diversité.
Il est temps pour nous, en tant qu’Africains, de balayer devant notre porte et de reconnaître nos erreurs. Nous devons nous engager à construire des sociétés inclusives et justes, où chaque citoyen est respecté et valorisé, quelle que soit son origine ethnique ou culturelle.
Nous devons également être vigilants face aux tentatives de puissances étrangères de déstabiliser notre continent. Les interventions militaires et les ingérences dans nos affaires internes ne font qu’exacerber nos divisions et nos conflits.
Enfin, nous devons nous rappeler que l’Afrique est un continent riche et diversifié, et que notre force réside dans notre unité dans la diversité. Nous devons travailler ensemble pour construire un avenir meilleur pour tous les Africains.
Pr Aboubacrine ASSADEK et Mohamed Ag Ahmedou dit Badacha.