Mali: Politique : Le mouvement Yerewolo exige le  départ de la MINUSMA. 

Écrit par Alassane Cissé.

À l’appel du Mouvement Yerewolo debout sur les remparts , de milliers de centaines de personnes ont répondu le vendredi 28 avril 2023, à un grand meeting au Palais de la culture de Bamako pour exiger le départ de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA). 

Ce grand rassemblement intervient d’une part  dans une période particulièrement sensible pour le Mali avec la recrudescence des attaques terroristes perpétrées sur l’ensemble du territoire national, et d’autre part à quelques semaines du renouvellement du mandat de la minusma. C’était en présence du leader du mouvement, Adama Diarra dit Ben le cerveau, et ainsi que les représentants de certaines organisations de la société civile.

Il faut d’abord rappeler que cette organisation onusienne a passé plus d’une dizaine d’années au Mali dans le cadre de la stabilisation du pays. Aujourd’hui, de milliers de personnes dénoncent la présence de ces forces d’interposition et exigent leur départ, car croyant qu’elles aggravent la situation sécuritaire que plus qu’elles ne règlent. On pouvait lire : « A bas la Minusma », « Minusma dehors », « libérez notre patrie », tels sont les slogans scandés par les manifestants . Selon eux,   la Mission onusienne n’est pas sans reproche.

« Cette force de l’ONU est spécialisée dans la manipulation, la division, le manque de courtoisie et les graves accusations en matière de droits de l’homme. Ils sont venus pour deux ans. Depuis combien de temps est-elle là ? Quand on vient avec l’intention de repartir, il faut faire un plan de retrait », explique Jeammille  Bittar,  membre de la coalition M5-RFP, Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques. « Des emplois bien payés à la Minusma. Voici la principale raison pour laquelle certains veulent saborder notre lutte patriotique », a indiqué, au pupitre de cette grande mobilisation, Jeamille Bittar. Selon l’homme politique, d’autres ont également monnayé leur dignité pour ainsi se retourner contre le mouvement. Cependant, a expliqué Bittar, mettre fin aux conséquences néfastes de la MINUSMA au Mali sont plus importantes que quelques emplois. « On vous a appelé, on ne veut plus de vous, mais partez ! », a affirmé Jeamille Bittar.

Alors qu’ils réaffirmaient leur attachement à la Russie, les manifestants ont menacé d’obtenir le départ de la MINUSMA  par la résistance. « La présence de la MINUSMA n’est plus d’actualité. Nous pensions que la MINUSMA était venue pour sauver le pays. On pensait qu’ils travaillaient en toute transparence. Mais s’ils sont venus au Mali pour autre chose, nous ne sommes plus d’accord avec la présence de la MINUSMA au Mali. »; a déclaré Aida Koné, une manifestante :. La MINUSMA est présente au Mali depuis 2013. Elle comptait 12 237 militaires et 15 98 policiers au 1er mars. Lors du meeting, le porte-parole  du mouvement Yèrèwolo, Sidiki Kouyaté a rappelé les raisons pour lesquelles la Minusma doit urgemment partir du Mali. « Le tribunal de l’histoire a jugé la Minusma », a indiqué Siriki Kouyaté. « Et le verdict rendu par le meilleur juge « le temps » a désigné la Minusma comme ennemis de la paix au Mali », a déclaré Siriki Kouyaté. Selon lui,  il existe au moins 10 raisons qui justifient le départ de la Minusma du Mali. Il a cité entre autres : le fait que la mission est une fabrication française pour servir ses intérêts et ceux de ses alliés occidentaux ; l’agenda caché de la mission pour la séparation du Mali. Cela s’est manifesté, selon Kouyaté, par plusieurs actes notamment la participation régulière de la Minusma à la fête dite de l’indépendance des séparatistes de Kidal. Aussi, accuse Kouyaté, la Minusma prépare des rapports « mensongers » sur la question des droits de l’homme pour intimider les autorités maliennes qui se battent la vraie souveraineté du Mali. Quant à Adama Diarra dit Ben le cerveau, Il a tantôt présenté la MINUSMA comme seul obstacle à la souveraineté du Mali. Pour raison, Adama Ben Diarra appelle ses partisans à sortir massivement le 23 juin prochain. « Sans violence, on campera devant le QG de la Minusma sept jours durant », a informé Ben le Cerveau. À la fin de son intervention, Ben Diarra a mis le feu à un caque de couleur bleu qui représente selon lui la fin de la Minusma au Mali. Comme à Bamako, il faut signaler que des manifestations contre la Minusma ont lieu dans plusieurs autres localités à l’intérieur du Mali. Par contre, certaines villes comme la région de Gao ont organisé des manifestations pour soutenir la présence de la minusma au Mali.

La MINUSMA, partira ou partira pas ?

En tout cas, cette question mérite d’être posée ai regard de la gravité de crise sécuritaire, car elle divise aujourd’hui l’opinion publique malienne.  Pendant que certains pensent que la minusma constitue un véritable obstacle à la paix, à la sécurité et à la stabilité du Mali, d’autres disent qu’elle joue un rôle prépondérant dans le développement du centre et du nord. Pour les ressortissants du nord, a minusma contribue a développement à travers la réalisation des projets. Ils soutiennent la présence des forces onusiennes et contredisent les populations de Bamako.

C’est dans l’a dynamique que les populations du nord sont également sorties massivement cette même  semaine pour soutenir les actions de la minusma. Au  regard de tout ceci, force est de constater que la minusma  n’a aucun mandat de combattre le terrorisme au Mali et qu’elle joue un rôle d’interposition. En plus de cela, elle intervient dans les domaines humanitaires et économiques.  Ces actions consistent aussi à réduire le taux de chômage des jeunes et de pauvreté afin de récupérer les jeunes sans emploi aux griffes du phénomène du terrorisme. Les questions que les maliens doivent se poser aujourd’hui est savoir comment l’armée malienne peut elle avoir un effectif important pour sécuriser l’immensité du territoire, car aucune force étrangère ne viendra combattre les terroristes à la place des forces de défense et de sécurité maliennes. La mission onusienne est présente au Mali afin de contribuer à stabilisation du pays mais qui n’intervient pas pour lutter contre les djihadistes. Cette mission régalienne revient à l’armée républicaine. Enfin, nous dirons que la présence ou le départ de la minusma  revient à l’Etat de prendre cette décision politique et de voir si cela l’arrange ou pas. Conscient de la situation, l’Etat doit préparer le départ des forces onusiennes, car cette mission aussi déploie beaucoup de maliens qui travaillent à son compte.  

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