Afrique: Politique: Système de gouvernance : La démocratie, un concept mal compris par les africains !

Par Alassane Cissé et Mehari-Post.

Née depuis l’antiquité grecque avant notre ère, la démocratie est une invention de Solon à Athènes au Vè siècle avant Jésus Christ. C’est un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe de souveraineté), sans qu’il y ait de distinctions dues à la naissance, la richesse, la compétence… (principe d’égalité). En règle générale, les démocraties sont indirectes ou représentatives, le pouvoir s’exerçant par l’intermédiaire de représentants désignés lors des élections au suffrage universel. Il faut signaler que les autres principes et fondements de la démocratie sont entre autres : la liberté des individus, la règle de la majorité, l’existence d’une constitution, et d’une juridiction associée comme la cour constitutionnelle au Mali, la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), la consultation régulière du peuple (élections et référendum), la pluralité des partis politiques et l’indépendance de la justice. Cette forme de gouvernement s’oppose aux autres régimes politiques comme : la monarchie absolue (pouvoir aux mains d’un seul homme ), l’aristocratie (pouvoir aux mains des meilleurs), l’oligarchie (pouvoir aux mains d’un petit nombre de personnes ou de familles ), la théocratie (pouvoir aux mains d’une caste sacerdotale), l’empire, la dictature et autres régimes totalitaires. C’est pourquoi le concept de démocratie est mal compris par de milliers de personnes, particulièrement dans certains pays du monde. Nous parlons de démocratie lorsque le peuple prend le pouvoir et décide de participer à la gestion des affaires de l’Etat. C’est dans cet ordre d’idées que Abraham Lincoln disait que la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Il faut reconnaître que cependant cette forme de gouvernement varie en fonction des Etats. En effet, de nos jours, la plupart des pays africains aspirent au régime démocratique. Les dirigeants qui accèdent au pouvoir par la voie des urnes oublient aussitôt les promesses de campagne, ils piétinent les lois, menacent les libertés individuelles des citoyens. Alors des séries de revendications catégorielles voient le jour. C’est ainsi qu’au Mali, selon certains observateurs, les élèves, les enseignants, les magistrats, des agents de santé ou encore des syndicats déclenchent des séries de grève, car leurs attentes ont été déçues. Les principales préoccupations de la population ne sont pas satisfaites.


Dans beaucoup de pays africains dits démocratiques, le chômage, la délinquance, le banditisme, la prostitution et la misère sévissent. Dès lors, les peuples commencent à bouger. Les chefs de familles ne peuvent plus subvenir à leurs besoins, alors s’installent la désolation et la tristesse avec leur corollaire de tentation au nouveau phénomène qu’est l’adhésion au terrorisme. En Afrique, certains analystes estiment que les élections sont truquées comme en témoignent les cas ivoirien en décembre 2010, guinéen en 2020 et malien 2018 (Présidentielle) et 2020 (législatives) où les dirigeants se sont accrochés au pouvoir sans reconnaître leur défaite. Dans ces conditions, les élus n’agissent plus comme il le faut car ils manquent de vertu. Dans son oeuvre intitulée « l’Esprit des Lois », le philosophe Montesquieu affirmait que la vertu politique et la vertu morale doivent être l’apanage des dirigeants. Si ces principes de la démocratie ne sont pas respectés, le pouvoir est altéré. La grogne s’étend sur tout le pays et peut aboutir à la guerre civile. On allume ainsi une poudrière où des foyers de tensions se créent un peu partout dans le pays.

Au Mali, durant les trente dernières années, notre jeune démocratie jusqu’au coup d’état de 2012 était considérée par certains observateurs nationaux qu’internationaux, comme une référence sur le continent. Si l’on s’en tient aux principes fondamentaux de la démocratie à savoir la liberté d’expression, l’égalité, la justice, la liberté politique, des élections libres et transparentes, la liberté de voyage, la liberté de culte, de penser et d’opinions….Il parait aisé de remettre en cause notre jeune démocratie, car aujourd’hui beaucoup de choses ont changé dans le système de gouvernance démocratique.
En définitive, il ne s’agit pas d’instaurer la démocratie dans un pays mais il faut que cette démocratie soit un facteur de développement sinon des foyers s’éclateront et auront raison de l’Etat. C’est pourquoi nous partageons cette affirmation selon laquelle : »la démocratie ouvre la porte à la liberté qui déborde sur la revendication. Une fois recouvrée leur dignité, les hommes ne supportent plus l’insupportable. Démocratiser sans développer, c’est allumer une poudrière « .

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