Alassane Cissé
La Commission Vérité Justice et Réconciliation a tenu le samedi 3 Avril 2021, sa troisième audience publique au Centre International de Conférence de Bamako (CICB) sous le thème « « les crimes de disparitions forcées ». Cette cérémonie était présidée par Madame le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Bouaré Bintou Founé Samaké, représentant son homologue de la Réconciliation Nationale, le Colonel Major #ISMAËL_WAGUÉ et le Premier Ministre, en présence du Président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé et ainsi que des victimes et plusieurs invités.
Il faut d’abord reconnaitre que le thème retenu pour cette audience publique, 3ème du genre a été l’occasion pour les victimes de faire parler leur cœur et de se faire comprendre pour une véritable réconciliation au Mali.
Cette audience est organisée depuis 2019 par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) qui a pour objectif de contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques.
Pendant cette troisième audience 14 victimes ont partagé leurs récits sur les disparitions forcées qui sont survenues de 1960 à nos jours. Il s’agit de Fily Dabo Sissoko, d’Hammadoun Dicko, de Abdoul Karim Camara dit Cabral et tant d’autres.
Selon le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, la stratégie d’intervention de la CVJR pose en effet que « dans le cadre de ses recherches, la CVJR identifiera certains cas emblématiques qui, en raison de leur portée représentative, de leur impact dans la mémoire collective ou encore de leur rôle dans le déroulement même du conflit, donneront lieu à des séances d’auditions publiques et ou spécifiques… ». Les audiences publiques sont donc : un espace d’expression des victimes sur les violations qu’elles ont subi ; un forum de reconnaissance publique de leurs souffrances. « La stratégie de la CVJR pose par ailleurs ces audiences seront organisées « en respectant des procédures clairement établies notamment pour garantir le consentement des victimes, les droits des accusés potentiels, et la sécurité de chacun.
Des audiences spécifiques pourront aussi être organisées pour certains groupes de victimes. » Ces audiences nécessitent un encadrement légal, psychologique et logistique important », a-t-il insisté.
Quant au Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Bintou Founé Samaké, cette audience publique a tout son sens dans la mesure où elle permet aux victimes de s’exprimer afin de leur comprendre sur leurs douleurs. Selon elle, ce thème est d’une importance capitale pour les maliens de se retrouver et de discuter sur les véritables problèmes qui ont assailli le pays depuis des décennies.
Elle dira aussi que c’est dans cette optique que l’audience publique est initiée par la CVJR, elle offre aux victimes des moyens d’extérioriser leur ressenti tout en ouvrant la voie à leur réparation et au pardon.
Il faut noter qu’après la cérémonie d’ouverture, des victimes ont fait des témoignages poignants et très émouvants. Certaines d’entre elles ont affirmé avoir pardonné sans oublier.
Les victimes sont revenues sur les circonstances dans lesquelles leurs parents sont disparus et qu’elles réclament toutes aujourd’hui la justice. Les familles du parti PSP, père de l’ex ministre Oumar Hammadoun Dicko, Fily Dabo Sissoko, Abdoul karim Camara dit Cabral, etc, ont fait des révélations fracassantes sur la mauvaise gouvernance des régimes successifs, le clientélisme, le népotisme, la corruption qui ont mis a genoux le Mali.
Pour la circonstance, des attestations de reconnaissance ont été remises par le Président de la CVJR aux victimes.