Mohamed Ag Ahmedou et Alassane Cissé
Les capacités d’une vingtaine de leaders religieux renforcées !
Dans le but de renforcer la compréhension des jeunes sur le phénomène de la radicalisation et de la prévention de l’extrémisme violent de manière générale, et plus spécifiquement au Mali et au sahel, que l’hôtel Colibris a servi de cadre du 08 au 10 juin 2021, à la tenue d’un important atelier de renforcement de capacités des leaders religieux. Au total, plus d’une vingtaine de leaders religieux participent à cette formation afin d’être outillé par le directeur de Timbuktu Institute, Dr Bakary Sambe sur les stratégies et les moyens de prévention pour faire face à ce phénomène.
Rappelons d’abord qu’après le coup d’État du mars 2012, des groupes islamistes : Ansar Edine d’Iyad Ag Ghali, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), ainsi que le Mouvement National pour la libération de l’Azawad (MNLA) se sont emparés du nord du Mali. Un nombre inconnu de jeunes (souvent très jeunes) ont été recrutés, parfois par la méthode d’acceptation liée au communautarisme, à l’argent et par force, dans ces groupes armés. Ils se sont retrouvés dans les rangs des rebelles ou des djihadistes chargés de surveiller les postes de contrôle, de cuisiner et de faire des commissions. Nombreux d’entre eux étaient entraînés à manier des armes et beaucoup de jeunes filles ont aussi été violées et mariées de force aux combattant ou leurs chefs, les intimidations et assassinats ciblés qui ne s’arrêtent pas au quotidien dans le les régions du nord, du centre et même à Bamako avec l’assassinat du président de la CMA BRAHIM OULD SIDATTI LE 12 Avril dernier. Les atrocités commises par des groupes armés islamistes au Mali et les ripostes abusives des forces de sécurité maliennes ont rendu le phénomène de radicalisme violent plus tendu dans le centre, maintenant l’insécurité et les violences de tous types s’étendent dans le sud et l’Ouest du pays courant 2020 et 2021 et le phénomène s’agrandit ça fléchit de façon exponentielle, exposant davantage de civils aux risques liés aux conflits, Violence Basée sur le Genre, banditismes, criminalités, violences socio-politiques, violences post-conflits. Les groupes islamistes ont menacé, violé et tué des civils. Par ailleurs, les forces de sécurité maliennes ont mené des opérations militaires à l’issue desquelles ont été perpétrés des détentions arbitraires et des actes de torture. L’intervention militaire conduite par la France en 2013, suivie d’opérations visant à chasser les forces islamistes qui continuent à ce jour, ainsi que la mise en oeuvre de l’Accord de paix de juin 2015 entre le gouvernement et les groupes armés signataires, ont permis d’établir une stabilité précaire dans le nord du pays. Au même moment, des groupes armés islamistes se sont multipliés et ont mené des opérations plus loin dans le centre et le sud du Mali.
Selon Dr Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institute, l’objectif de cette formation qui a été initiée par l’ONG Wildaf-Mali avec le soutien de la coopération Suisse, vise à former les leaders religieux pour prévenir l’extrémisme violent au regard de leur responsabilité dans la société. Au cours de cette formation, les capacités des leaders religieux se verront renforcer sur l’origine du mouvement extrémiste ; comment contrecarrer ces idéologies ; puis quelles sont les stratégies à mettre en place en accord avec le plan de la politique nationale de prévention de l’extrémisme violent dirigé par le Ministère des Affaires Religieuses et du Culte ? Après, les participants vont élaborer un manuel de communication non-violente en direction des jeunes pour faire la prévention de l’extrémisme violent au Mali.
En ce qui concerne les résultats attendus au cours de ces trois jours de formation, il s’agira pour les jeunes : d’avoir une bonne compréhension de ces concepts de radicalisation et lutte contre l’extrémisme violent ; qu’ils apprennent à communiquer de façon non-violente et qu’ils soient formés sur leur rôle en tant qu’acteurs de leur changement pour jouer un rôle d’artisan de paix auprès des autres jeunes et au sein de leur communauté. Deuxièmement, élaborer un manuel de communication non-violente disponible et transmis aux jeunes pour être des relais.
« Cette formation a beaucoup aidé les leaders religieux à comprendre que veut dire le mot « extrémisme violent et intégrisme religieux » celà nous a servi de comprendre a distinguer beaucoup de choses et c’est très important pour nous » nous confie Cheik Yaya Koné un des leaders religieux participants à la formation.
Pour un autre participant imam Diarra, préconise qu’il interpelle les autorités maliennes et tous les sages du pays à prendre des dispositions nécessaires pour aider les leaders religieux à comprendre les dangers liés à l’intégrisme religieux et l’extrémisme violent car c’est une nécessité pour la lutte contre la radicalisation des jeunes au Mali.
Les participants à la formation ont donné des ébauches de recommandations pour lutter efficacement contre la radicalisation et l’extrémisme violent au Mali » nous pensons que la tolérance, l’accès à l’éducation et les échanges mutuelles entre les différentes communautés du Mali peuvent aider à enrayer ce fléau facilement à travers des renforcements des capacités sur le plan mental, il nous faut beaucoup de formations pour avoir des bons connaisseurs du coran et de la charia en un mot des bon éducateurs voir des théologiens si possible pour nous aider à sortir de ses ténèbres qui font souffrir les populations maliennes au quotidien » nous expliqué IMAM Ba venu du centre du Mali.