
Dans le tumulte politique qui secoue le Mali depuis l’installation au pouvoir du colonel Assimi Goïta, certaines voix émergent avec une virulence inquiétante, prônant la division, l’agressivité et le repli identitaire. Parmi elles, celle d’Adama Diabaté, conseiller spécial russophone autoproclamé du chef de la junte, se distingue par son zèle propagandiste et son goût prononcé pour la provocation. Sa récente sortie, appelant ni plus ni moins à l’invasion de la Mauritanie par le peuple malien, est une incitation explicite à la haine et à la guerre.
Un discours incendiaire, irresponsable et dangereux
Qualifier un pays voisin avec lequel le Mali partage des siècles d’histoire, de commerce et de culture de « création nuisible » relève d’une démarche délirante et révisionniste. Ce genre de propos, qui aurait pu être écarté comme une simple provocation individuelle, prend une toute autre tournure lorsqu’il est tenu par un conseiller proche du pouvoir militaire. Il ne s’agit pas d’un dérapage isolé mais d’un discours structuré, calculé, dirigé, dont l’objectif semble être clair : divertir l’attention des Maliens des véritables problèmes du pays, insécurité, pauvreté, isolement diplomatique , en désignant des boucs émissaires extérieurs.
Le stratagème classique du populisme : créer un ennemi imaginaire
Adama Diabaté ne fait que reproduire une vieille recette du populisme autoritaire : désigner des ennemis imaginaires pour masquer l’incapacité à gouverner. En Mauritanie, au Sénégal ou ailleurs, il voit des complots, des menaces, des traîtres. Mais jamais il ne pointe du doigt la corruption, la mauvaise gouvernance ou les violations des droits humains au sein même du régime qu’il sert. Sa vision paranoïaque du monde est moins le reflet d’un constat lucide que celui d’un système qui cherche à se maintenir par la peur et la désinformation.
De la collaboration avec « les blancs » à l’adoration de Moscou
Adama Diabaté se vante d’avoir travaillé « pendant 30 ans avec les Blancs », tout en multipliant les discours antifrançais et pro-russes, dans une contradiction flagrante. Il incarne parfaitement ces figures opportunistes, sans colonne vertébrale idéologique, qui changent de maître selon le vent du pouvoir. Sa russophilie actuelle n’est que l’extension naturelle d’un alignement aveugle derrière une puissance étrangère, au mépris des intérêts véritables du peuple malien.
Une absence d’émancipation malgré l’expérience
Avec son expérience revendiquée de plusieurs décennies, on pourrait attendre d’Adama Diabaté une posture de sagesse et de retenue. Mais il semble au contraire prisonnier d’une logique de soumission mentale aux puissances qu’il pense servir. Il parle fort, mais son discours manque de profondeur, de conscience et d’émancipation intellectuelle. Plutôt que de construire, il divise. Plutôt que d’éclairer, il obscurcit.
Un danger pour la paix régionale
Le Mali traverse une période critique. Jamais il n’a été aussi essentiel de favoriser l’unité, le dialogue et la stabilité régionale. Les paroles de haine et les appels à l’agression sont des bombes à retardement. Si Adama Diabaté persiste dans ses dérives verbales, et si la junte continue à le laisser s’exprimer impunément, le Mali risque de se retrouver isolé et discrédité sur la scène internationale.
Le silence face à ces dérives serait une complicité. Il est donc de notre responsabilité, en tant que citoyens et observateurs conscients, de dénoncer fermement ce discours toxique et de rappeler que le Mali mérite mieux que des porte-voix de la haine et du ressentiment.
Cher frère, je vous remercie pour ces contributions que vous faites dans une diversité argumentaires épris parfois de sagacité et de pensées objectifs. Par ailleurs, je reste convaincu que vous avez en une fibre patriotique transcadant l’adversité pour l’unité. Loin de moi, l’idée de vous apprendre quoi que ce soit sur la réalité du Mali.
Je voudrais que nous nous unissons pour le Mali, rien que pour le Mali malgré nos divergences ou nos oppositions sur divers sujets d’intérêt pluriel. Je soutien que le Mali, et vous faites partie du Mali et votre voix porte, aider nous à nous aider nous mêmes.