Mali: Révision de la Charte de la Transition au Mali : Le coup d’État permanent légalisé

L’auto proclamé général de Corps d’armées Malick Diaw, président du Conseil National de la Transition de la junte militaire malienne, il fait partie des 5 colonels putshistes qui sont auteurs de la confiscation du pouvoir malien depuis le 18 Août 2020 lors de leur putsh contre le régime de feu Ibrahim Boubacar Keita.

Le 3 juillet 2025, le Conseil National de la Transition (CNT) du Mali a voté à l’unanimité une révision de la Charte de la Transition. Aucun vote contre, aucune abstention. Unanimité suspecte qui masque une dérive autoritaire gravissime. En effet, derrière cette façade de procédure parlementaire se cache une opération de confiscation du pouvoir soigneusement orchestrée par la junte malienne, avec en tête Assimi Goïta, devenu l’otage consentant d’un réseau d’influence opaque, militaro-idéologique, aux relents autoritaristes et racistes.

Un mandat illimité sous couvert de « pacification »

La principale innovation de cette révision ? Une durée de transition fixée à cinq ans renouvelables sans limite, jusqu’à une hypothétique « pacification » du pays. Une clause fourre-tout qui ouvre la voie à un pouvoir sans fin, à géométrie variable, piloté au gré des intérêts de ceux qui tiennent les rênes du régime. Le Mali n’est plus dans une transition : il s’installe dans une perpétuelle exception.

Plus inquiétant encore, la nouvelle Charte ouvre les élections présidentielles et générales non seulement au président de la transition, mais aussi aux membres du gouvernement et du CNT. Une prime au putsch. Une légalisation du fait accompli. L’illégalité d’hier devient la légitimité de demain.

Une Constitution subordonnée à la Charte ?

Certes, il est mentionné que, « en cas de contrariété entre la Constitution du 22 juillet 2023 et la Charte, c’est la Constitution qui s’applique ». Une clause de style. En réalité, tout est fait pour contourner l’esprit républicain de la Constitution. La Charte n’est plus un instrument provisoire d’accompagnement ; elle devient la matrice d’un régime autoritaire pérenne.

La junte sous influence : un théâtre d’ombres toxique

Assimi Goïta n’est plus seul maître à bord. Il est désormais manipulé par un aréopage de conseillers et de généraux aux agendas troubles. En première ligne, le général Yamoussa Camara, ex-prisonnier, revenu en force dans les hautes sphères militaires ; le général Mounkoro Kane, figure influente de la Commission Défense du CNT ; et le très controversé Adama Diabaté, conseiller russophone, qui alimente un discours raciste et diviseur envers les populations du Nord et les voisins mauritaniens.

À cette galerie de faucons s’ajoute Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères, qui nie l’évidence de la présence russe au Mali tout en affirmant sans ciller qu’il « peut dealer avec le diable ». Une diplomatie dangereuse, nourrie de cynisme, de déni et d’isolement régional.

Les nouveaux mercenaires de la parole

À la deuxième ligne de cette entreprise de désinformation, gravitent des communicants étrangers qui agissent comme mercenaires politiques pour les putschistes maliens. On y retrouve des figures sulfureuses comme Franklin Nyumsi, militant néo-panafricaniste radical en roue libre, Nathalie Yamb, experte autoproclamée en souveraineté sélective, et Kemi Seba, maître de l’indignation à géométrie variable.

Ces influenceurs recyclent les slogans creux de la souveraineté et de l’anti-impérialisme tout en servant d’alibis médiatiques à une junte qui réprime, muselle et détourne l’avenir du Mali.

Un piège pour le Mali, un signal d’alarme pour l’Afrique

La révision de cette charte n’est pas qu’un fait malien. Elle est un signal d’alarme pour tout le continent. Elle rappelle que les transitions militaires se transforment trop souvent en régimes autoritaires maquillés, portés par un discours populiste et un réseau de manipulateurs internationaux.

L’heure est grave. Ce qui se joue à Bamako, c’est la mise en cage de la démocratie au nom de la souveraineté, l’enterrement du débat politique au nom de l’unité factice, et la trahison des aspirations populaires au nom d’une paix qui n’arrive jamais.

Il est temps de dire non. Pour le Mali. Pour l’Afrique.

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