Niger :ITW EXCLUSIVE : « Notre organisation demeure forte et poursuit ses objectifs patiemment », Mahmoud Salah, chef du FPL.

Propos recueillis par Mohamed AG Ahmedou.

Mahmoud Salah, chef du mouvement nigerien politico-armé dénommée » Front Patriotique de Libération, FPL en abrégé.

Mahmoud Salah est un citoyen nigérien marié et père de 3 enfants. Titulaire d’une maîtrise en économie générale et d’un Master en GME (gestion macro économique). Âgé de 43 ans, Mahmoud Salah est le chef du mouvement politico- armé du Niger dénommé Front Patriotique de Libération, FPL en abrégé. Il est perçu comme le principal opposant militaire et politique au régime de fait à Niamey depuis la prise en d’otages du président nigérien Mohamed Bazoum et sa famille le 26 juillet 2023.

Notre rédaction du journal Méhari-Post et Méhari Consulting a pu obtenir des réponses à un certain nombre de questions posées à Mahmoud Salah depuis sa base sur le terrain.

Mahmoud Salah, chef du mouvement nigerien politico-armé dénommée » Front Patriotique de Libération, FPL en abrégé.

Mehari-Post :. Beaucoup de personnes vous ont vu vous soulever contre la prise en otages du président Mohamed Bazoum et sa famille en 2023. Pourquoi ? Pourquoi avez-vous créé le FPL ? Quels sont vos objectifs ?

Mahmoud Salah : La création du FPL est intervenue au lendemain du coup d’État du 26 juillet 2023, précisément le 14 août 2023. Notre objectif demeure le même ,créer les conditions de la libération du Président Bazoum qui est séquestré avec son épouse depuis 15 mois. Notre but est de rétablir un régime démocratique civil même si nous avons été contraints de prendre les armes pour le faire. Une fois que ces questions préalables seront réglées nous allons nous battre pour qu’il y ait un véritable État de droit au Niger où tous les citoyens, restent libres, égaux, doivent bénéficier des richesses naturelles du pays. Ces richesses qui restent jusque-là spoliées par une poignée d’individus qui dominent la scène politique depuis des décennies.

M-P :Est-ce que des membres de la famille du Président Bazoum ou ses partisans politiques vous financent ou soutiennent votre combat ?

M.S.: Je n’ai aucun lien avec la famille du Président Bazoum. Certains peuvent être solidaires de notre combat mais personne ne nous a jamais financé, ni pris contact avec nous .

M-P. Nous avons vu récemment une information relayée par certains medias annonçant que des combattants du FPL ont déposé les armes, ils ont rejoint les autorités nigériennes. Confirmez-vous celà? Que se passe-t-il au juste au sein des rangs des combattants du FPL ?

M-S.: Le FPL n’est pas affecté par le départ de ces 3 personnes. D’autres sans conviction politique peuvent suivre s’ils veulent mais nous, nous ne lâcherons pas . Notre organisation demeure forte et poursuit ses objectifs patiemment.

M-P. En fin septembre dernier 4 mouvements dont le vôtre et celui de Rhissa AG Boula ont annoncé leur Coalition au sein d’une même plateforme appelée Coordination des Forces Libres du Niger CFLN . Où en êtes vous avec cette coalition ? Avez-vous mené des actions ensemble?

M-S : Nous avons mis en place la CFLN pour coordonner nos opérations sur le terrain. Nous y travaillons toujours. Le moment venu vous verrez que la CFLN n’est pas qu’un projet théorique.

M-P :. Avez-vous des soutiens des populations du Niger à l’intérieur et à l’extérieur du pays ?

M.S: Nous recevons chaque jour des milliers de messages de soutien de nos compatriotes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur et cela peut se vérifier à travers notre page officielle Facebook qui compte plus de 50.000 abonnés.

M-P. Êtes-vous soutenu par des États étrangers ?

M-S : Aucun pays ne nous a à ce jour apporté le moindre soutien. Nous avons entendu beaucoup des spéculations dans ce sens mais je peux vous dire que le FPL n’est soutenu par aucun pays étranger. Le FPL est soutenu par les Nigériens eux-mêmes.

M-P. Quel est votre message à l’endroit des autorités putshistes du Niger ?

M-S : Qu’ils libèrent sans condition le Président élu pour mettre en place un gouvernement consensuel gage de la stabilité et de la paix pour tout le Niger. Le Président Bazoum pourra œuvrer à la réconciliation nationale.

M-P. Votre message pour le peuple nigerien ?

M-S : Nous le remercions pour son soutien moral. Nous savons que nos compatriotes attendent beaucoup de notre mouvement. Je puis les rassurer que nous ferons tout notre possible pour obtenir la libération du Président Bazoum et rétablir la démocratie.

M-P. Quel est votre message à l’endroit de la communauté internationale ?

M-S : La communauté internationale est timide sinon démissionnaire. Il est temps de faire bouger les lignes pour contraindre les militaires à se retirer dans leurs casernes.

M-P. Votre dernier mot?

M-S : Je garde l’espoir que le Niger retrouvera un régime démocratique civil dans les meilleurs délais et que le Président Bazoum sera libéré grâce à une mobilisation conséquente du peuple nigérien, qui ne peut plus à supporter cette situation de chaos sécuritaire créé par la junte. Je voudrais également rassurer tous les compatriotes forcés à l’exil et séparés de leurs familles que notre combat est le même, seules les méthodes différent. Nous n’aurons plus de raison de prendre les armes une fois qu’il y aura le retour de l’ordre constitutionnel normal et que le Président Bazoum et son épouse seront libérés.

Propos recueillis par Mohamed AG Ahmedou, journaliste rédacteur Directeur général du Méhari-Post et Méhari Consulting.

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