Mali: Politique : »Goïta et l’idiocratie : une comédie de l’absurde au Mali »

Par le professeur Aboubacrine Assadeck.

Dans le dernier épisode de « Le Mali dans la 4ème dimension », Assimi Goïta, l’acteur principal, semble s’être lancé dans un nouveau projet : transformer le Mali en une dystopie d’idiocratie. Et je dois dire, chers lecteurs, que le spectacle est aussi fascinant qu’effrayant.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le terme, l’idiocratie se réfère à un système de gouvernement où le pouvoir est exercé par les moins qualifiés. Et Goïta semble faire de son mieux pour transformer cette fiction en réalité. 

Regardons de plus près le script de cette tragédie comique. Goïta semble vouloir faire de la politique sans les partis politiques, comme si on pouvait résoudre une équation sans variables. Les politiciens sont bouche bée ou exilés, et à leur place, les prostituées politiques se pavanent. 

Il veut faire de la communication sans les journalistes. Les vidéastes font leur show, tandis que les véritables artisans de l’information sont relégués au second plan. Il veut faire de la religion sans les religieux, transformant Bamako en capitale de la sorcellerie.

Il veut faire de l’électricité sans EDM, des médicaments sans les pharmaciens, de la paix sans les acteurs concernés. Il veut faire de l’économie sans les économistes, de la guerre sans les militaires. Il veut même faire une assemblée sans des élus. C’est un peu comme vouloir calculer une moyenne sans avoir de données.

Et alors que Goïta joue au sorcier apprenti, le peuple malien est pris au piège dans cette comédie de l’absurde. Les Peulhs, les Touaregs et les Arabes sont massacrés, les magistrats sont déshabillés, les organisations humanitaires sont ignorées.

Dans cette idiocratie, Goïta semble vouloir donner des leçons aux autres sans avoir de leçons lui-même. Il accuse la France de tous les maux sans vouloir aller aux élections. Il honore les écrivains militaires sans avoir lu leurs œuvres. Il veut même créer une organisation sous-régionale sans la Mer. C’est un peu comme vouloir résoudre une équation sans connaître les règles de base des mathématiques.

Alors, chers lecteurs, accrochez-vous, car le spectacle n’est pas près de se terminer. Dans cette comédie de l’absurde qu’est devenu le Mali, nous ne pouvons qu’espérer que le rideau tombe bientôt et que la raison revienne sur scène. Car comme le dit si bien Mazou, à ce rythme, l’avenir et le devenir du Mali seront très compliqués, très complexes et très inquiétants.

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