Écrit par Alassane Cissé.
L’ONG Santé Diabète a organisé du 25 au 27 avril 2023, à l’Institut National en Santé Publique (INSP), une session de formation de recyclage du réseau des journalistes engagés dans la prévention et de lutte contre le Diabète sur la maladie diabétique. L’ouverture de cette session de renforcement des capacités s’est déroulée en présence du représentant du Ministre de la Santé et du Développement Social, Abdoulaye Koné, de la représentante de l’ONG Santé Diabète, des formateurs à savoir Stéphany Gardier et Ibrahim Nientao et ainsi que plus d’une trentaine de participants.
L’objectif général de cette session de formation vise à renforcer les compétences des journalistes afin qu’ils contribuent davantage à la réduction des facteurs de risque du diabète par la production et la diffusion de contenus journalistiques de qualité. Quant aux objectifs spécifiques, il s’agit entre autres : renforcer davantage les connaissances des journalistes engagés du Mali sur le Diabète, ses facteurs de risque ; renforcer davantage les compétences des journalistes sur les bonnes pratiques journalistiques ; intensifier la production et la diffusion de l’information sur le Diabète, ses facteurs de risque par les journalistes auprès de la population générale et particulièrement celle diabétique ; informer les populations sur l’existence et le rôle de la maison de prévention du diabète ; renforcer les canaux de communication autour de la journée mondiale du diabète à travers les activités de sensibilisation, de dépistage, des activités des structures de prise en charge….
Il faut d’abord rappeler que selon les dernières estimations de la Fédération Internationale du Diabète, plus de 537 millions de personnes sont aujourd’hui affectées dans le monde, dont près de 80% vivent dans les pays à faibles ou moyens revenus. En 2021, le Diabète était responsable de 6,7 millions de décès soit une augmentation de 2,5 millions par rapport à 2019 (4,2 millions de décès). La progression de la maladie au cours des prochaines années va se poursuivre puisque près de 783 millions de personnes seront atteintes du diabète en 2045. Avec une prévalence avoisinant les 10% de la population adulte (20-79 ans), le continent africain est déjà frappé très fortement par l’épidémie du Diabète. Il connaîtra la progression la plus importante au cours des prochaines décennies : l’Afrique passera en effet de 24 millions de diabétiques en 2021 à 55 millions en 2045, soit une progression de 134%. Le Burkina Faso, le Mali et l’union des Comores ne font pas exception avec une prévalence variant entre 3 et 12% de la population adulte de ces 3 pays. Cette transition épidémiologique est principalement due à une urbanisation croissante et aux modifications des modes de vie que cela entraîne : transition nutritionnelle, baisse de l’activité physique et forte augmentation du surpoids et de l’obésité. En Afrique, la progression alarmante du diabète, mais aussi de ses facteurs de risque (surpoids, obésité, sédentarité….), soulève des enjeux sanitaires, sociaux et économiques très importants. Près de 54% des personnes atteintes du diabète en Afrique ne sont pas diagnostiquées, ce qui les expose à de nombreuses complications invalidantes et très coûteuses. Ainsi le dépistage précoce et la prise en charge rapide constituent des moyens de prévention permettant de limiter la morbidité et la mortalité liées à la maladie. Dans le cadre de son projet multi pays « consolider la place et le rôle de la société civile dans un réseau multi acteurs afin d’améliorer la prévention et la prise en charge du diabète mais aussi l’accompagnement des personnes atteintes par la maladie au Burkina Faso, au Mali et en Union des Comores), Santé Diabète poursuit le renforcement de la prévention des facteurs de risque du diabète et la prise en charge de qualité des personnes atteintes du diabète dans ces pays. La communication et l’information constituent l’un des axes d’intervention pour contribuer à prévenir le Diabète en changeant le comportement des populations grâce à des plans d’éducation préventive. En 2021, un travail a été réalisé dans les 3 pays avec les associations de journalistes et les maisons de la presse pour identifier et former 25 journalistes par pays (soit 75 au total) de la presse écrite, radio et de la télévision. Ces actions ont abouti à la constitution de réseaux de journalistes engagés dans chaque pays qui ont pour objectif de vulgariser de façon la plus large possible l’information au tour du diabète, de ses facteurs de risque et des moyens de prévention dans un contexte où la maladie reste mal connue de la population. Ces réseaux et leurs moyens de communication, de diffusion et de l’information sont complémentaires des autres actions ciblées de Santé Diabète dans la mesure où ils permettent de toucher un large public et donc d’amplifier les messages de prévention à la population générale. Ceci a permis la réalisation et la diffusion de certains articles, émissions et reportages de sensibilisation.
Recyclage du réseau des journalistes engagés de la lutte contre le Diabète !
Au cours des deux jours du renforcement des capacités du réseau des journalistes engagés dans la prévention et la lutte contre le Diabète, les deux formateurs à savoir journaliste internationale Stéphany Gardier, et Ibrahim Nientao ont été à la hauteur des attentes. Dans la première phase du travail, Stéphany Gardier a développé les différents modules et autres outils nécessaires à la réalisation de l’atelier de formation. Ces contenus ont été adaptés aux lacunes identifiées à partir de l’analyse des productions. Certains contenus ont été également finalisés au fil de la formation afin d’être adaptés le plus finement aux besoins et attentes des participants. À signaler aussi cette session a permis aux participants de mener des reportages dans les différents centres de santé de la capitale et s’enquérir sur la maladie du diabète. Chaque groupe du réseau a mené des recherches profondes sur les différentes thématiques du diabète. En définitive, il faut quand estimer ce recyclage du réseau des journalistes engagés dans la prévention et la lutte contre le Diabète va permettre aux hommes de médias de jouer pleinement leur rôle dans l’éradication de cette maladie au Mali.