Écrit par Alassane Cissé.
Le Diabète est une maladie chronique qui touche aujourd’hui 537 millions de personnes dans le monde. C’est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang. L’hyperglycémie, ou concentration sanguine élevée de sucre, est un effet fréquent du diabète non contrôlé qui conduit avec le temps à des atteintes graves de nombreux systèmes organiques et plus particulièrement des nerfs et des vaisseaux sanguins. Le Mali a un taux de prévalence de 2.1% mais aussi un taux de surpoids 22% et d’obésité 5.7% . Depuis quelques années, le pays connaît de plus en plus un nombre croissant des cas diabétiques chez les enfants. C’est pour connaître plus d’Information sur cette maladie chez l’enfant que notre équipe de reportage lors de la formation de recyclage du réseau des journalistes engagés dans la prévention et la lutte contre le Diabète, est allée à l’unité des enfants diabétiques de l’hôpital du Mali. Sur place, nous avons rencontré Mme Kadiatou Keita, commerçante, avec son enfant diabétique Issa Traoré. Âgé de 12 ans, Issa est un élève en 6ème année fondamentale, diagnostiqué diabétique depuis l’âge de 8 ans. Nous, nous sommes aussi entretenus avec Dr Traoré Fadima Coulibaly, spécialiste en diabétologie, à l’hôpital du Mali. Cette dernière nous a confié que plus de 1000 enfants diabétiques sont enregistrés à leur niveau, dont leur prise en charge est assurée à 100% par l’ONG SANTE DIABETE.
Des premiers signes de la maladie, en passant par l’annonce de la maladie du diabète de l’enfant aux parents, jusqu’au suivi familial de l’enfant et la prise en charge de l’enfant diabétique, nos différents interlocuteurs, nous ont ouvert un coin de voile de leur quotidien avec le diabète de type 1. Lisez plutôt !
Les premiers signes de la maladie
En ce qui concerne les premiers signes de la maladie, Mme Kadiatou Keita, mère d’Issa nous a expliqué comment les premiers signes de la maladie sont apparus chez son enfant : « Les premiers signes de la maladie se sont manifestés chez l’enfant à travers les maux de dents. En plus, il urinait constamment. La famille a passé quelques temps avec l’utilisation des médicaments traditionnels et malgré tout, la maladie continuait de s’aggraver. C’est après que nous sommes allés voir le dentiste qui a enlevé la dent de l’enfant et prescrit des médicaments. Les jours passaient mais, l’enfant dépérissait de jour en jour et son état de santé devenait de plus en plus inquiétant. Il avait mal à la poitrine. C’est après tous ces tergiverssements que nous avons amené l’enfant à l’hôpital pour faire le prélèvement de sang. Les médecins ont prescrit des injections et sérums pensant que c’est du paludisme. Malgré tout, les soins n’avaient absolument rien servi. Issa était très faible et maigrissait, sa situation s’empirait. Arrivé à l’hôpital Gabriel Touré, les spécialistes ont posé le diagnostic. Et les résultats ont fini par démontré que le malade souffrait du diabète.
Donc, sur instruction du personnel soignant de l’hôpital Gabriel Touré que l’enfant a été admis à l’Unité de Prise en Charge des Enfants Diabétiques de l’hôpital du Mali ».
Ces signes annonciateurs du diabète expliqués par Mme Kadiatou Keita, ont été aussi confirmés par Dr Traoré Fadima Coulibaly, spécialiste en diabétologie, à l’hôpital du Mali. Selon lui : « C’est quand l’enfant urine beaucoup, boit beaucoup surtout la nuit, mange beaucoup mais ne grossit pas et perd du poids…, C’est déjà les signes annonciateurs du diabète ».
La reaction des parents face à la nouvelle du diabetes de l’enfant
Ce n’est pas facile!, a dit Dr Traoré Fadima Coulibaly. Ensuite, elle ajoute. “Dans notre société, les gens ne croient pas à l’existence du diabète et surtout chez l’enfant et collent certains stéréotypes à la maladie. Pour la première fois, ils disent que non, l’enfant ne peut pas avoir du diabète. Avant que les parents acceptent, c’est un réel problème. Il faut essayer de convaincre le parent d’abord, pour qu’il puisse aider l’enfant à faire son traitement. Si le parent n’accepte pas la maladie, c’est un réel problème. Certains parents ont même ramené leurs enfants. Parce qu’ils n’ont pas cru à la maladie. C’est après le non succès d’un long traitement traditionnel que le parent ramène l’enfant avec des complications. C’est en ce moment qu’ils vont prendre le traitement en mains. Et cela complique la prise en charge de l’enfant. Par contre, il y’a certains parents qui acceptent sans sourciller.
Le suivi familial de l’enfant
Poursuivant ses propos, Mme Kadiatou Keita, mère d’Issa Traoré, a souligné que « l’enfant bénéficie d’un bon suivi régulier en famille. Sa glycémie est régulièrement contrôlée par le glucomètre et même, il reçoit sa dose d’insuline avant chaque repas. Nous faisons aussi très attention à son alimentation.
Un environnement propice pour Issa Traoré
Contrairement aux autres enfants diabétiques de son âge, Issa Traoré bénéficie d’un environnement propice en famille et même à l’école, en témoigne Mme Kadiatou Kéita sa mère. « Mon enfant ne fait l’objet d’aucune critique, ni de discrimination ou de provocations de la part des autres. A l’école, le personnel enseignant est informé de sa maladie et tout le monde fait en sorte qu’il aille bien Dès l’annonce des premiers signes de la maladie, toute la famille a contribué en se familiarisant et en jouant avec lui. L’enfant n’a pas été abandonné par les membres de la famille. Pour sa part, elle respecte tous les conseils du médecin traitant et l’enfant se porte de mieux en mieux».
Prise en charge de l’enfant diabétique
Grace à l’ONG Santé Diabète, les soins de l’enfant sont totalement pris en charge gratuitement, disait la maman du malade.
Cette dernière a été complétée par Dr Traoré Fadima Coulibaly, spécialiste en diabétologie. « Une fois arrivé à l’hôpital, la glycémie est vérifiée d’abord. Si la glycémie est élevée, on pose immédiatement le diagnostic du diabète. Si la glycémie est supérieure ou égale à 126, à jeun, le diagnostic du diabète est posé. Mais souvent chez les enfants, la glycémie dépasse 126. Après la glycémie, on fait le bagladage urinaire. Voir dans l’urine, s’il n’y a pas de glucose aussi.
Si l’enfant a une hyper glycémie et une complication, telle que la cito-acedose qui est urgente, on envoie directement l’enfant en hospitalisation pour être stabilisé d’abord. Après l’hospitalisation, les médecins de l’hospitalisation, renvoient l’enfant chez nous. C’est en ce moment qu’on va l’introduire dans le programme et commencer sa prise en charge chez nous ».
Elle conclut : plus de 1.000 enfant diabétiques de type 1, de 0 à 25 ans, sont totalement pris en charge par l’ONG SANTE DIABETE, via l’Unité de Prise en Charge des Enfants Diabétiques de l’hôpital du Mali.
Conseils aux parents des enfants diabétiques
S’adressant aux parents des enfants diabétiques, Mme Keita Kadiatou, avec son expérience de mère d’un enfant diabétique, a invité tous les parents, à suivre scrupuleusement le régime alimentaire des enfants ainsi que les consignes du médecin traitant. Car ces consignes peuvent contribuer à l’amélioration de la santé de l’enfant. A l’en croire, la consommation du sucre constitue un obstacle pour la santé de l’enfant diabétique.
Pour Dr Traoré Fadima coulibaly, spécialiste en diabétologie, elle a invité les parent à toujours bien observé leurs enfants et a signalé tout disfonctionnement constaté aux spécialistes. « Nous invitons les parents, à toujours bien observer leurs enfants. Et s’ils constatent quelques choses, d’inhabituel, il faut essayer de voir un médecin. Surtout s’ils constatent que l’enfant dépérit, boit et urine beaucoup. Car sans le savoir, certains parents frappent leurs enfants parce que, malgré leur âge, ils continuent de faire pipi au lit.
Des cas de morts d’enfants de votre programme
Dr Traoré Fadima Coulibaly nous a aussi fait part des cas de mort d’enfants diabétiques issus du programme Santé Diabète. « Il y’a eu des cas de morts d’enfants. Il y’a des enfants qui arrêtent leur traitement à la maison, sans nous informer et un beau jour, les parents amènent l’enfant maigri et fatigué avec des vomissements, maux de ventre etc. Quand les complications sont trop avancées, on arrive à récupérer certains, d’autres non. Parfois même les parents amènent l’enfant déjà mort. Parfois même certains parents nous appellent pour annoncer le décès de l’enfant. On a plein d’enfants qui sont décédés à la maison.
Interpellation
Selon les spécialistes, le Mali compte de plus en plus un nombre croissant des enfants diabétiques à travers le pays, seul 1300 sont au enregistrés au niveau des structures de prise en charge . Qu’à la date aujourd’hui, notre ne dispose aucune statistiques fiables. Certains enfants souffrants de la maladie sont laissés à leur comptes dans les zones reculées Sans aucune assistance de l’Etat et des ONG et parfois à Bamako mais aussi dans les capitales régionales par ignorance et la non reconnaissance de la maladie par leursparents. Nous interpellons les plus hautes autorités surtout le ministère de la santé afin que le Mali peut disposer des statistiques fiables. Mais également de faciliter l’accès aux soins aux enfants qui ne sont pas enregistrés au programme de l’ONG SANTÉ DIABÈTE . Parce que tout simplement la prise en charge coûte cher surtout pour les parents pauvres où à faible revenus. Au Mali, la prise en charge mensuelle d’un enfant diabétique coûte environ 40.000 FCFA l’équivalent du SMIG malien.