Tribune éditée par Dionké Fofana
Expert – Analyste en Sciences Sociales, Politiques et Économiques.
Près de 5 ans après le coup d’état militaire perpétré contre le régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta, l’état de santé du grand corps malade, le Mali, ne cesse de se détériorer et de se dégrader.
Tous les signes avant coureurs comme entre autres, engourdissement, léthargie, catalepsie… sont patents.
Ces derniers jours, nombreux étaient les maliens qui espéraient un regain d’énergie avec la mise en place d’un gouvernement de rupture pour trancher définitivement avec les attitudes loufoques et bien souvent va-t-en-guerre pour engager le pays vers le progrès et le développement.
Hélas, il y’a lieu de craindre que le changement opéré par le maître cabochard ne soit comparable à une lucidité terminale qui risquerait d’emporter le grand corps malade.
Que peut on attendre du troisième gouvernement de la transition ?
Si une transition par nature doit appeler à une stabilité politique, après 4 ans de transition le Mali est toujours à la recherche d’un meilleur attelage gouvernemental.
Éprouvés par les vicissitudes du quotidien, les tribulations et les nombreux défis difficiles à relever, les maliens attendaient un vrai changement de paradigme, ils ont été servis d’un réaménagement qui a gardé les pensionnaires de tous les ministères régaliens comme si la seule tête du premier ministre CKM et celle de quelques maillons faibles suffisaient pour faire redémarrer une machine rouillée et caractérisée par l’amateurisme notoire.
Inéluctablement, les mêmes causes produiront les mêmes effets.
Visiblement avec ce nouveau gouvernement on peut dire sans risque de se tromper que la transition souhaitée dès le 18 Août 2020 par les auteurs du coup d’Etat vient seulement de démarrer.
Un seul objectif à la clé et désormais clairement perceptible, la caporalisation de la sphère politique dans le seul but de garder le pouvoir d’État absolu pendant très longtemps quoi qu’il en coûte.
Les Cinq éléments pour étayer la thèse de la grande conjuration en téléchargement :
1) La mise en place de la stratégie du grand remplacement en cours depuis un certain temps, tels le processus de remplacement progressif de conseils municipaux démocratiquement élus par des délégations spéciales désignées et minutieusement choisies sur le volet, la nomination à outrance des sous-préfets et préfets, des gouverneurs, et directeurs d’EPA pour l’essentiel des militaires…
2) La militarisation de la gouvernance politique du pays avec la présence dorénavant du triumvirat gégènes dans les trois postes clé du leadership d’Etat à savoir:
■ Le Président de la transition (Chef de l’État, président du conseil supérieur de la magistrature, chef suprême des armées…),
■ Le Premier ministre (chef de l’exécutif, coordonnateur de l’action gouvernementale…) et,
■ Le Président du conseil national de la transition (organe législatif faisant office de constituante).
3) Le cumul hautement stratégique du poste de premier ministre avec celui de l’administration territoriale, comme pour garder le contrôle sur les futures échéances électorales.
4) L’incarcération tous azimuts des leaders politiques contestataires, le baillonnement quotidien des voix dissonantes de la société civile, y compris les organes de la presse et les mass média non inféodés, les leaders d’opinion, les leaders religieux…. Tout y passe !
5) La promotion persistante de l’isolement du pays quoi qu’il en coûte… gage du succès de la stratégie machiavélique à court et moyen termes.
Il urge que les maliens épris de paix et de justice, qui chevillent en eux l’amour de la patrie et qui cultivent les valeurs d’humanité, de probité, de transparence et de démocratie se donnent la main pour venir au chevet du grand corps malade.
Pour ce faire, je prête ma plume et lance un vibrant appel afin que les démocrates se mobilisent pour barrer la route à toute caporalisation de la sphère politique et empêcher toutes velléités d’usurpation du pouvoir par la grande muette… Le Komintern n’a plus droit de citer au 21ième siècle.
Ceci est une contribution pour atteindre le destinataire in fine et faire valoir ce que de droit .
Avec tous mes vœux de plein succès et de pleine réussite au nouveau Premier ministre Abdoulaye Maiga pour qui j’ai une grande marque d’amitié, de sympathie et de considération !
Dieu bénisse le Mali et préserve les libertés bien chèrement acquises aux prix d’énormes sacrifices opérés par les dignes et valeureux fils et filles du Mali.
Dionké Fofana
Expert – Analyste en Sciences Sociales, Politiques et Économiques