Par Ismaël Sacko,, Président du PSDA, Coordinateur de la Coalition Sahel Democrates.
UN FAIRE VALOIR ET UN HOMME DE MAIN À LA PRIMATURE AU MALI
Le colonel Abdoulaye MAIGA devenu général de division remplace sans aucune surprise le clivant et controversé Choguel Kokala MAIGA renvoyé pour insubordination, pour avoir dit ses vérités et pour insuffisance de résultats.
LES M5 ET CHOGUEL PERDENT LA FACE
Choguel Kokala MAIGA, homme de la rue, il n’a jamais su se hisser au rang d’un homme d’état.
Il est celui qui dés sa prise de fonction en 2021, a conseillé et induit la junte en erreur.
Il a cautionné et défendu les incohérences, les brimades et le non respect du délai légal de la transition, initialement prévu en mars 2022.
Considéré comme le traitre de la classe politique, il a fini par se ressaisir au crépuscule de son règne pour enfin dire ses vérités à ses maîtres colonels félons devenus généraux de fait. Ce volte-face va lui coûter son poste.
Sa sortie ratée de samedi dernier et son refus de démissionner ont montré le vrai visage d’homme avide de pouvoir et rattrapé par ses déboires.
Les failles au sein des différentes tendances du M5 ont décrédibilisé la supposée branche politique de la junte.
Devenue impopulaire au même titre que Assimi GOITA, la junte n’avait d’autre choix que d’écarter les M5 de la gestion gouvernementale.
Déplumé et dépassé, le M5 reste le plus grand perdant.
LE PM RENTRANT MANQUE DE CHARISME
Par ailleurs, Abdoulaye MAIGA, l’homme de main d’Assimi GOITA a tout de même marqué les esprits par son attitude belliqueuse et va t’en guerre à l’encontre des pays voisins et des partenaires traditionnels du Mali.
Le nouveau Premier ministre de fait, qui n’a aucune reconnaissance de la Gendarmerie, son corps d’arme, a été incapable de produire des résultats en sa qualité de ministre de l’administration territorial.
Il n’a pas l’étoffe d’un chef de gouvernement.
Il manque de charisme et de leadership.
Désormais aux commandes en tant que titulaire et non plus en qualité d’intérimaire, il sera jugé aux résultats et non à la teneur des slogans propagandistes qui n’améliorent pas le quotidien des maliens.
L’attelage et la composition du nouveau gouvernement de fait, en disent long sur le rôle de marionnette d’Abdoulaye MAÏGA.
Par ailleurs, le cumul de son ancienne fonction à celle de premier ministre pourrait faire croire que l’organisation des élections présidentielles courant 2025 est un impératif pour la junte malienne.
Sauf que, le choix des hommes prouve tout le contraire.
Reconduit à 90%, les membres du nouveau gouvernement avait montré leur limite et ont été incapables de répondre aux besoins vitaux des maliens.
LE TOUT MILITAIRE TUE LE DÉVELOPPEMENT
Le triste constat est la militarisation des institutions de la république et la dictature comme mode de gouvernance dans le but de contrer toute contestation ou toute opposition constructive.
LE GÉNÉRAL D’ARMÉE DE FAIT, A PERDU À JAMAIS LA CONFIANCE DES MALIENS
Le despote general d’armée Assimi GOITA devra compter sur la vigilance de la majorité des maliens qui se sente de plus en plus floué et déçu par une gestion colmatée en manque de cap et de vision claire.
4 ans d’attente et de patience ont mis à rude épreuve la résilience d’un peuple qui a tout sacrifié au profit du confort de la junte.
Contrairement au gouvernement Choguel2, celui-ci, a fait une part belle au ministre de La Défense qui se retrouve renforcer avec 2-3 de ses proches au gouvernement. Son proche récupère le portefeuille sulfureux de l’énergie.
Le ministre de la Défense Sadio CAMARA perd de sa crédibilité sur le théâtre des opérations où notre armée se fait laminer par le JNIM et que malgré les 7 milliards de nos francs payés à la milice russe Wagner, cette dernière tombe comme des mouches et s’est aussi abonnée au replis tactique face aux terroristes.
Tinzawaten1 a été la perte la plus importante dans l’histoire des mercenaires Wagner. Le CSP est désormais craint. Les grades de généraux sont une récompense pompeuse non méritée au regard de la métastase et de la nébuleuse terroriste qui s’impose et occupe la majorité du territoire national. Les ministres de la Défense et de la sécurité intérieure ont donc échoué.
Dans le court et moyen terme, rien ne prouve que le nouvel attelage pourra :
- Contenir la crise sécuritaire au centre (Badiangara, …)caractérisée par le départ massif des populations vers Sevaré, Mopti ou Bamako;
- Stabilsier les régions du Nord du Mali;
- Distribuer les services sociaux de base;
- stabiliser les prix des denrées de première nécessité;
- Organiser les élections et amorcer le retour vers l’ordre constitutionnel normal.
LA CORRUPTION, UN BOULET QUI GANGRENE LA GOUVERNANCE ASSIMITE
On note que pour calmer la grogne sociale relative à la crise énergétique, un nouveau ministre a fait son entrée. La solution n’est pas de changer mais de mobiliser les fonds et de les injecter à hauteur de souhait.
La corruption au tour des 59 citernes disparues est bien a la charge de l’actuel Premier ministre Abdoulaye MAIGA et du ministre des finances qui ont réussi à se maintenir.
La corruption dans le dossier des 59 citernes touche de plein fouet, le directeur de cabinet d’Assimi GOITA. Cette question n’a jusqu’ici pas été tranchée.
L’impunité est aussi le propre du chef de la junte qui envoie en prison non pas les vrais coupables mais les associés.
CONCLUSION
Le gouvernement d’Abdoulaye MAIGA a le mérite de faire gagner du temps à la junte mais pas pour longtemps.
Il aura du fil à retordre pour ramener à la table de discussion les groupes armés et les opposants politiques qui ont le Mali à cœur .
Les velléités au sein de la junte et les dissensions internes suffisent pour enliser la marche de la transition.
À cela s’ajoute la fracture entre la junte et le peuple malien qui est si grand que le divorce se creuse au quotidien.
L’organisation bâclée et tripatouillée du référendum de juin 2023, prouve que le nouveau PM de fait, est un amateur qui n’a pas le sens de l’honneur.
Si c’est lui qui doit organiser les prochaines élections présidentielles, le pire est à craindre.
Il revient tout de même à la classe politique de se réorganiser en lien avec les forces vives de la nation pour arrêter l’hémorragie et constituer le rempart de la reconstruction du tissu social de kayes à Tinzawaten et de relancer l’économie nationale.
Les acteurs politiques doivent comprendre que tout deal avec la junte Assimite est une compromission car le grand écart nécessite beaucoup d’habilité.
La constance, la cohérence et la persévérance sont recherchées de nos jours dans le milieu politique.
Nous sommes l’alternative crédible et nous avons l’obligation de s’y atteler.
Car, 2025 sera fort probablement l’année de tous espoirs pour un Mali apaisé, uni et réconcilié avec tous ses fils du Nord au Sud.
Toutefois, 2025, exigera des comptes aux Assimites qui devront répondre pour haute trahison.
Les hommes passent mais le Mali demeurera.
Choguel était un fusible qui a sauté.
Assimi GOITA doit s’apprêter.
Bâcler les présidentielles à venir pour s’éterniser ne lui réussira pas.
Le système Assimite est en passe de s’écrouler tel le choguelisme.
Les mois à venir seront déterminants.
Le 22 novembre 2024
Ismaël SACKO
Président du PSDA
CHEVALIER DE L’ORDRE NATIONAL DU MALI
Coordinateur de la Coalition Sahel Démocratie
Retenons que Choguel se prépare à servir de chalangeur à la junte qui organisera les élections à sa guise. Comme le dit Dr Oumar Mariko, Choguel est un pion du faire valoir. Il croit avoir réussi une diversion en vacarme….
À suivre