Écrit par Mohamed Ag Ahmedou.
Après la tenue d’un monologue appelé par le leader de junte militaire malienne au pouvoir le « dialogue inter-maliens » pour la paix et la réconciliation du 06 au 10 mai 2024, à Bamako. Selon les conclusions de ce simulacre, plus de deux cent recommandations ont été formulées par les participants parmi lesquelles , les plus importantes n’ont absolument rien à voir avec le but réel du monologue malien , il s’agit d’un hors-sujet qui ne mérite même pas la note de 02 sur 10. Les recommandations les plus importantes annoncées par les partisans de la junte malienne sont entre autres, la prolongation de la durée de la transition de 2 à 5 ans, la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine présidentielle, l’élévation aux grades des généraux pour les 6 colonels (5 colonels plus le Ministre d’Etat Abdoulaye Maïga), la diminution des partis politiques…. C’est dans cette dynamique que des voix s’élèvent contre les autorités de la transition et rejettent catégoriquement ces recommandations. Les démocrates maliens à leur tour ont dénoncé les conclusions finales de ces assises travers un communiqué de presse daté du 14 Mai 2024 et appellent à une mobilisation générale jusqu’au rétablissement de la transition à l’ordre constitutionnel.
Il ressort de ce communiqué que l’ensemble des démocrates maliens se mobilise et condamne avec vigueur la mascarade de « dialogue inter-Maliens » et rejette ses recommandations instrumentalisées, illégales, liberticides et dictatoriales. Ces recommandations biaisées énoncent que cette parodie de dialogue aurait conclu notamment à la réduction liberticide du nombre des partis politiques en violation de la Constitution malienne qui énonce que les partis politiques se créent et exercent librement leurs activités, le maintien pour 2 à 5 ans de la dictature militaire en toute illégitimité et en toute illégalité, la candidature illégale d’Assimi Goïta en violation de la non révisabilité de l’article 9 de la Charte de la transition et de son article 1er énonçant la neutralité politique du gouvernement de transition, la promotion irrégulière et inéquitable au grade de général des colonels putschistes, auteurs de nombreux coups d’états constitutifs de crimes imprescriptibles énoncés dans la Constitution malienne, d’attentat à la loi, aux institutions, à la morale publique et à l’éthique militaire.
Le communiqué appelle l’ensemble des partis politiques, des organisations de la société civile et le peuple souverain du Mali à exercer leur droit constitutionnel de se soulever contre la dictature et de rétablir la souveraineté populaire et l’ordre constitutionnel, à soutenir l’investiture du gouvernement de transition en exil et à participer massivement à la manifestation populaire des démocrates maliens le 28.06.2024 à Bamako, dans les autres localités du Mali et à l’étranger pour mettre fin à la dictature, aux restrictions des droits politiques et des libertés publiques au Mali d’une part et d’autre part à participer à la rencontre de concertation en ligne le 18.05.2024 du panel des démocrates maliens constitués de délégués de la société civile et des partis politiques en vue d’instituer des institutions civiles devant conduire à une transition civile élue.
Cette rencontre de concertation aura pour objectifs de constituer un cadre pour échanger et appeler d’une seule voix à la fin du régime militaire, à la mise en place d’une transition civile, à la tenue des élections législatives pour instituer une assemblée constituante élue et à la sauvegarde des acquis démocratiques et de la souveraineté populaire au Mali d’une part et d’autre part d’instituer : Un parlement civil d’union nationale inter transitoire en exil, composé d’une
assemblée citoyenne éthique réunissant des délégués de partis politiques et société civile ; un
Sénat coutumier réunissant env. les 20 chefs d’États coutumiers du Mali (Jamanatigiw, Imenokalen, Hogons, Harens, Tunkas, LaamBe, Koys…). Un gouvernement d’union nationale de 7 membres collégial non partisan élu et mandaté par ce parlement pour organiser des élections législatives (désignation de députés par consensus local en zones d’insécurité) le 29.09.24 en vue d’une transition civile de refondation élue de 5 ans.
Les organes de cette transition pour une refondation démocratique, indigéniste et décoloniale de l’État :
Un parlement bicaméral faisant office d’un 2è congrès de Kurukanfuga et composé de
– un Conseil du peuple réunissant des représentants élus du peuple malien
– un Conseil des États (Sénat) réunissant nos 20 chefs d’États coutumiers (Jamanatigiw…). Un gouvernement collégial de 7 membres élu et obéissant au parlement. Un Chef d’État honorifique désigné chaque année par exercice tournant parmi les sénateurs. Un général d’armée élu par le parlement pour conduire la guerre antiterroriste afin de séparer le gouvernement civil de la conduite des opérations militaires et ainsi nous exorciser du putsch.