« Le Dialogue Inter-Malien : une équation aux multiples inconnues »
Comme dans une équation mathématique complexe, le dialogue inter-malien a réussi à nous donner trois recommandations pour le moins surprenantes. Des recommandations qui, à bien y regarder, ressemblent à une tentative de résoudre une équation à plusieurs inconnues avec toutes les variables dans le désordre.
Première inconnue : l’élévation de six officiers supérieurs de l’armée au grade de général. Une décision qui semble plus dictée par des considérations politiques que par des critères militaires. Comme si on essayait de résoudre une équation différentielle avec des chiffres romains. Les militaires, experts en hiérarchie et discipline, doivent être perplexes devant cette étrange recommandation. De quoi je me mêle, en effet ?
Deuxième inconnue : la durée de la transition, suggérée entre 2 et 5 ans. Comme s’il s’agissait de choisir un nombre au hasard dans une fourchette, sans considérer les implications sur le terrain. C’est comme si on demandait à Pythagore de résoudre son théorème avec des angles au lieu de longueurs. Confusion et spéculation sont les seuls résultats possibles de cette étrange équation.
Troisième et dernière inconnue : la candidature du Président de la transition aux élections à venir. Une proposition qui va à l’encontre de l’article 9 de la charte, une clause d’éternité qui stipule que le Président de la transition ne peut être candidat aux élections présidentielles. Une équation insoluble, comme si on demandait à Euclide de prouver son postulat avec des nombres imaginaires.
En somme, ces recommandations semblent avoir été rédigées en utilisant des règles mathématiques d’un univers parallèle. Un univers où les grades militaires sont décidés par des civils, où la durée de la transition est une variable flottante et où les clauses d’éternité peuvent être révisées à volonté. Un véritable théorème de l’absurde.
Restons sur les principes et gardons à l’esprit que certaines questions, sensibles et hautement techniques, ne peuvent être traitées de manière populaire dans de grandes salles. Car, comme le savent tous les mathématiciens, une mauvaise formulation peut transformer une équation simple en un casse-tête insoluble. Juste un point de vue.
Pr Aboubacrine ASSADEK e-président en exil de l’Azawad.